Un diagnostic de la production « du dolo », une boisson locale burkinabè nous permet d’y découvrir de nombreuses valeurs qui vont de paire avec celles chrétiennes. Un peu partout au Burkina où cette boisson est préparée, nous rencontrons des valeurs identiques. Nous constatons que la dolotière a pour principe la patience et la prudence tout au long des étapes de la production. C’est le lieu où elle exploite ses talents pour une bonne décoction. Évidemment de la même façon que le chrétien doit analyser toutes les informations qu’il reçoit sur la foi, la dolotière analyse tout ce qui est utilisé pour le dolo et en extrait ce dont elle trouve incompatible pour un bon dolo.
Qu’elles valeurs pouvons-nous retenir de la part des consommateurs?
Les lieux de consommation de cette boisson sont souvent les lieux où l’on fait preuve de fraternité. En effet, sans distinction de sexe ni de provenance, les buveurs se partagent ce qu’ils ont dans la joie et la considération. Encore plus, ce partage se fait autour d’une seule calebasse où chacun goute à son tour. Cela témoigne de l’acceptation de l’autre dans sa différence. Ils sont en union de cœur autour du dolo pour un partage fraternel. C’est un lieu où se déploie vivement l’expression de la charité et de la solidarité. Les uns achètent pour les autres et ainsi de suite dans un tempérament de joie. Dans cette joie d’être ensemble, on voit la volonté de bâtir une communauté heureuse où chacun trouvera sa place.
Alors on est tenté de dire que le dolo est source de cohésion sociale dans la mesure où les buveurs se forgent de tisser de saines relations et surtout en s’acceptant les uns les autres. Le dolo motive les sens et engage donc les consommateurs sur des voies de discussions concernant certains aspects de la vie qui sont souvent pleins de leçons aussi bien pour ceux qui prennent part aux échanges que pour ceux qui se contentent d’écouter.
Cependant, il faut noter que c’est une boisson alcoolique comme bien d’autres à prendre avec modération pour ne pas délirer ou devenir une fanatique du dolo. Une familiarisation à la consommation du dolo pourrait être source d’oublie de ses responsabilités dans sa propre famille. Il faut noter également que certains peuvent profiter de l’ambiance éprouvé autour du dolo pour se faire du mal, comme s’empoissonner par exemple. En un mot, on pourrait dire que le dolo est un mal nécessaire.
Casimir DABRÉ