Fabrice Yao : Comme on le dit dans l’adage
« il n’y a pas de fumée sans feu », il n’y a pas de même de poésie
sans histoire. La poésie est comme une fumée
qui signale évidemment la présence d’un feu à l’intérieur de soi qu’active
un évènement de la vie. L’art de versifier ou de clamer des poèmes vient des
sentiments que suscite une situation particulière de notre vie. C’est ainsi que
la poésie peut être l’expression de la joie, de l’angoisse, de la souffrance,
etc. Par l’expression donc des sentiments, la poésie passe pour être un
instrument du langage humain pour témoigner ou partager des situations
heureuses de la vie. Par ailleurs elle
se présente comme une fenêtre d’évasion pour l’âme afin de surmonter les
situations douloureuses.
Pour qui écrit-on un poème?
Fabrice Yao : On clame un poème d’abord pour soi-même parce que c’est un besoin pour l’âme de s’exprimer. Et ensuite pour adresser un message aux autres. Quand par exemple je me rappelle ma naissance et mon éducation, je sens tout de suite le besoin d’écrire un poème pour Maman. J’adresse donc mes sentiments à maman. Quand je sors d’une situation dans laquelle je reconnais l’action divine ou même quand je vie une situation malheureuse, je peux m’adresser à Dieu soit en action de grâce soit pour me révolter.
Fabrice Yao : On clame un poème d’abord pour soi-même parce que c’est un besoin pour l’âme de s’exprimer. Et ensuite pour adresser un message aux autres. Quand par exemple je me rappelle ma naissance et mon éducation, je sens tout de suite le besoin d’écrire un poème pour Maman. J’adresse donc mes sentiments à maman. Quand je sors d’une situation dans laquelle je reconnais l’action divine ou même quand je vie une situation malheureuse, je peux m’adresser à Dieu soit en action de grâce soit pour me révolter.
Fabrice Yao |
Mets-tu régulièrement tes poèmes sous la
plume ?
Fabrice Yao : Régulièrement non, mais à des moments où mes sentiments sont en éveil. Je ne l’ai met généralement pas par écrit parce que c’est souvent spontanée et cette spontanéité nait au cours d’une prière ou d’un évènement très émouvant. Mais parfois il m’arrive de l’écrire par soucis de m’en souvenir.
Quand on fait la poésie, on remarque
qu’elle tire toujours sa source d’un évènement. Ne peut-on pas dire que la
poésie est connectée avec la vie ?
Oui, la poésie est connectée avec la vie tout simplement parce qu’on ne peut pas faire la poésie sans se référer à la réalité. On part toujours d’une situation concrète pour pouvoir faire la poésie. C’est en fait une fenêtre pour l’âme de s’évader. S’évader par la poésie c’est par exemple aller au-delà de la réalité en se construisant un monde idéal à partir duquel au peut affronter cette réalité.
Oui, la poésie est connectée avec la vie tout simplement parce qu’on ne peut pas faire la poésie sans se référer à la réalité. On part toujours d’une situation concrète pour pouvoir faire la poésie. C’est en fait une fenêtre pour l’âme de s’évader. S’évader par la poésie c’est par exemple aller au-delà de la réalité en se construisant un monde idéal à partir duquel au peut affronter cette réalité.
La poésie permet-elle de révéler sa
vraie personnalité ?
Fabrice Yao : Dans la vie il y a ce qu’on ressent et il y a ce qu’on dit. Très souvent on dit ce qu’en ressent mais il arrive parfois qu’on dise autre chose que ce qu’on ressent. Par contre, dans la poésie il n’y a pas de jeu de sentiments car on exprime réellement ce qu’on ressent. Celui qui fait la poésie dit tout de ce qu’il vie en terme de sentiments. En tant que chrétien, j’irai jusqu’à dire que la poésie permet de présenter à Dieu sa vraie humanité, c’est-à-dire ses peines, ses joies, ses misères, etc. Prier poétiquement c’est prier de foi, c’est laisser notre cœur tout exprimer devant Dieu sans hypocrisie (et il faut le dire, l’hypocrisie cache les sentiments). Je pense ainsi aux Psaumes dans la Bible qui nous offrent tout une littérature à genre poétique à travers lequel se dévoile l’histoire de l’humanité du peuple d’Israël.
Fabrice Yao |
Fabrice Yao : J’aime beaucoup la nature parce que j’y vois les traces du Dieu créateur. C’est pour quoi je me mets très souvent en contact avec elle. Pour mieux scruter la nature, il faut être l’ami du silence car c’est dans le silence que la nature parle. Elle parle de l’amour de Dieu, elle parle de la beauté de la vie, elle parle de la grandeur de Dieu. On peut mieux découvrir les merveilles de Dieu en écoutant la nature. Et on peut y trouver des inspirations pour une poésie religieuse. Ma relation avec la nature me révèle toujours l’ouvre divine.
Ton tout premier poème ?
Fabrice Yao : Mon tout premier poèmes sorti sous ma plume date de depuis ma classe de cinquième. En ce moment, j’étais beaucoup ambitieux, et dans ces ambitions s’exprimait mon désir de participer à l’avènement d’un monde meilleur vue la souffrance qu’enduraient les personnes autour de moi. C’est alors que suite à un cours sur le sens des couleurs, je me suis décidé à écrire un poème sur les couleurs pour exprimer mes ambitions. C’est ainsi que je disais : « quand je serai bleu, j’apaiserai les cœurs, quand je serai blanc j’apporterai la paix, quand je serai rouge j’aimerai le monde… C’est un poème à forme libre par lequel je suis entré dans le monde de la poésie.
Fabrice Yao : Mon tout premier poèmes sorti sous ma plume date de depuis ma classe de cinquième. En ce moment, j’étais beaucoup ambitieux, et dans ces ambitions s’exprimait mon désir de participer à l’avènement d’un monde meilleur vue la souffrance qu’enduraient les personnes autour de moi. C’est alors que suite à un cours sur le sens des couleurs, je me suis décidé à écrire un poème sur les couleurs pour exprimer mes ambitions. C’est ainsi que je disais : « quand je serai bleu, j’apaiserai les cœurs, quand je serai blanc j’apporterai la paix, quand je serai rouge j’aimerai le monde… C’est un poème à forme libre par lequel je suis entré dans le monde de la poésie.
Suite au premier poème, as-tu fait de la poésie une ambition ?
Fabrice Yao : Pour le reste de
mon parcours scolaire jusqu’en classe de terminal, J’écrivais rarement des
poèmes et cela sans avoir en tête un projet quelconque. Ce n’est qu’en terminal
que suite à un poème que j’ai clamé lors de la fin d’une retraite spirituelle
qui m’a valu des encouragements, que je me suis décidé à faire de cela un
projet.
Quels sont les caractéristiques d’un
poète ?
Fabrice Yao : Un poète peut se
reconnaitre par son attitude à aimer souvent la solitude, à rêver, à vivre dans
le silence. Il est beaucoup sensible aux événements qu’il vit. Et je vais surtout insister sur le silence en
ce sens que celui-ci donne l’occasion à l’âme de se faire entendre.
Le secret pour faire la poésie ?
Fabrice Yao : D’un point de vue intellectuel la poésie se concentre sur les règles de versification. Mais dans le fond, la poésie se concentre beaucoup sur le cœur. Donc toutes les personnes qui laissent leur cœur faire écho peuvent faire la poésie. Quand le cœur parle, on se libère et on devient naturel et vrai.
La poésie permet-elle d’exprimer
positivement la colère?
Fabrice Yao : La poésie permet d’exprimer une colère de façon constructive. Quand on versifie sur ce pourquoi on est en colère, on interpelle, on conscientise, et surtout on se libère.
La poésie, un genre littéraire
magique?
Fabrice Yao : Ce qu’il y a de magique dans la poésie, c’est qu’elle enflamme les sentiments de quiconque lui prête oreille.
Enfin, pourriez-vous partager avec nous une de vos poèmes?
Fabrice Yao : Oui en effet. Ce poème s'appelle "le chercheur de bonheur":
Je me suis réveillé de bonne heure Pour flâner dans le jardin de fleurs À la recherche d’un bonheur perdu Sans lequel mon âme reste éperdue
Noyé dans mes pensées, Je passais en revue mon passé Où je m’étais fait chercheur de bonheur Mais en chercheur qui a fait maintes erreurs
Le bonheur ! Je le croyais chez Mammon Au point que je bravais tous les monts Pour espérer le trouver au sommet. Mais je n’y trouvais qu’un espoir enfumé
Je le croyais chez Don Juan avec fermeté Au point que je donjuanisais toutes les beautés. Mais devenu aventurier des ébats partout, Mon bonheur se transformait en frasques d’Ebintou.
Le bonheur, je l’ai longtemps cherché Sans pouvoir le trouver. Comme un oasis dans le désert, je le quêtais Mais comme un mirage, il s’effaçait
Aujourd’hui, me voici errant dans un jardin M’adressant à une rose que je caressais des mains Je lui demandais où trouver le bonheur Mais aussi comment éviter les leurres.
Soudain, de sa couleur rouge, elle me parla d’amour De son parfum, elle me parla d’humour De ses épines, elle me parla de souffrance. De ses grains de pollens, elle me parla de semence
Qu’est ce qui t’a inspiré la composition de ce poème ?
Fabrice Yao : Suite à mes propres expériences et celles des personnes que j’ai connues dans ma vie, j’ai fait la remarque que toutes nos préoccupations sont orientées vers la recherche du bonheur. Mais nous empruntons tous des chemins différents. C’est ainsi que certains croient que le bonheur, dans son sens absolu, se trouve dans l’amas des billets de banque, d’autres pensent que c’est dans des plaisirs de la chair. Malheureusement, ces croyances se révèlent au bout du compte comme fausses parce les chemins empruntés sont des chemins qui mènent à un bonheur éphémère. Mais qu’est-ce que le vrai bonheur ? Comment faire pour l’avoir ? Ces questions me préoccupaient tant jusqu’à ce qu’un jour, pendant que je me promenais dans un jardin de fleur, je fasse la rencontre d’une rose dont les couleurs suscitaient en moi un bonheur inexprimable. Ce qui m’a semblé intéressant est que dans mon admiration, je suis arrivé à comprendre à travers la rose ce que c’est que le bonheur. En effet, lorsque par sa couleur rouge j’y ai vu une expression d’amour et que par ses épines une expression de la souffrance, j’ai compris que être heureux, c’est aimer et se laisser aimer sans exclure la souffrance car aimer c’est tout accepter et tout surmonter pour l’autre. L’amour est aussi une semence ; quand on aime véritablement une personne, on finit par faire grandir en elle cet amour.