Chers
frères et sœurs,
Membres
de l’administration,
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Célébrant principal: Père Didier SAWADOGO
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Professeurs,
étudiants,
Amis
et invités,
Nous
voici au seuil d’une nouvelle année académique et je voudrais introduire cette
méditation en paraphrasant l’hymne du bréviaire, un jour nouveau commence, qui,
à mon avis, donne à notre célébration tout son sens.
Une
année nouvelle commence,
Une année reçue de toi,
Père,
Nous l'avons remise d'avance
En tes mains telle qu'elle sera.
Cette
phrase bien connue de l’hymne des Laudes, un peu modifiée pour la circonstance,
exprime parfaitement l’objectif de notre célébration de ce matin où nous sommes
réunis pour confier à Dieu, note Père, cette nouvelle année académique
2022-2023 car c’est lui qui nous donne la grâce de vivre, de grandir, d’étudier
et de nous réaliser.
Chaque
année comme chaque jour et chaque instant, il nous crée en nous donnant la vie.
Voilà
pourquoi, par cette Eucharistie, qui veut dire action de grâce, nous remettons
d’avance cette année académique qui commence entre ses mains.
Cette
eucharistie d’ouverture n’est pas une formalité. Elle correspond à ce que nous
sommes et à ce que vous, vous voulez vivre cette année. Car, vous n’êtes pas
des étudiants comme les autres. Vous avez répondu à un appel, et à travers vos
études et vos engagements quotidiens, vous voulez approfondir votre vocation et
mieux répondre à l’appel de Dieu.
Une
nouvelle année est comme une nouvelle naissance. C’est un nouveau départ. Elle
s’ouvre avec ses espoirs et ses craintes, ses préoccupations diverses et pour
les nouveaux des questions parfois angoissantes.
Mais
vous n’êtes pas seul. Jésus lui-même s’invite pour faire route avec vous. Il
veut vous former à une vie de disciple.
La
parabole du semeur que nous méditons aujourd’hui est pleine d’enseignements
pour nous en ce début d’année. L’année académique est comparable à une saison
de semailles. On jette à poignées dans les terres la moisson future. Dieu est
le principal semeur mais beaucoup d’autres personnes vont semer en vous :
vos formateurs, vos professeurs, vos accompagnateurs spirituels, vos amis et
aussi ceux que vous n’aimez pas. Mais le Seigneur nous avertit : il y a
différents types de terre. Il en énumère quatre : le bord du chemin, les
pierres, les ronces et enfin la bonne terre
La
question est : que souhaitez-vous être tout au long de cette
année ? Une bonne terre ou de la
pierre, des ronces ou simplement un bord de chemin. La décision appartient à
chacun qui doit choisir son terrain. Mais nous le savons bien une bonne terre
se prépare. Il faut piocher, il faut arroser. Pour être une bonne terre, nous
devons nous mettre en condition d'apprendre à accueillir, et de vivre dans un
état constant de liberté d'apprendre dans la vie et de la vie.
Saint
Paul, dans la première lecture, nous rappelle que ce que l’on sème ne peut
reprendre vie sans mourir d’abord ; et ce que l’on sème, ce n’est pas le
corps de la plante qui va pousser, mais une simple graine. Il nous indique
ainsi le chemin du savoir, le chemin de l’apprentissage. C’est un chemin
d’humilité.
Dieu
veut faire fleurir sa Parole dans nos terres pour en faire des jardins. Il
attend des terrains favorables, des cœurs disponibles, capables d’entendre et
de comprendre sa Parole.
Il
nous revient d’offrir un terrain hospitalier à la graine, de retourner la terre,
d’enlever les pierres et de désherber pour dégager la voie et favoriser la
croissance. Il nous revient de collaborer pour que la graine germe et porte du
fruit. Sans notre collaboration, il n’y aura pas de moisson.
A
côté de cette image des semailles, je voudrais proposer une autre image que
j’emprunte au Pape François. Il nous rappelle que former, éduquer, ce n'est pas
remplir des vases mais allumer des feux. On n’allume pas le feu en transmettant
un savoir, mais en partageant ce que l’on est, par le témoignage personnel. Il
s’agit du feu de l’Esprit Saint qui purifie et allume en toute personne une
étincelle de l’Amour de Dieu. C’est le feu allumé par Jésus pour embraser les
cœurs de miséricorde, de compassion, de justice, de pardon. Etre une bonne terre,
c’est aussi abandonner toute attitude de paresse, de fermeture pour accueillir
le feu de l’évangile.
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L'assemblée en prière |
Votre
présence ici est le fruit d’un appel, d’une vocation. C’est cela qui doit
orienter votre comportement tout au long de l’année. L’objectif visé n’est pas
simplement académique, mais une formation complète, holistique à travers ce que
vous proposent vos formateurs et professeurs. Certes, dans une institution
comme celle-ci, la dimension académique prend une place importante, mais les
autres dimensions ne doivent pas être négligées au risque d’étouffer la foi
dont nous avons pour mission d’entretenir. Rappelons-nous des conseils de Saint
Paul qui invitait son élève Timothée à tourner le dos aux bavardages impies et
aux objections de la pseudo-connaissance afin de garder le dépôt de la foi
(1 Tm 6,20-21).
Le
plus important dans cette démarche est d’être vrais. Vrais avec vous-mêmes,
vrais avec vos compagnons de route, vrais avec vos formateurs et vrais avec
Dieu. Cela demande une grande ouverture d’esprit, beaucoup de souplesse, de
disponibilité.
Une
chose est sure : La parole du Christ descend en nous et agit en nous avec
toute sa puissance.
Chers
étudiants et étudiantes, laissez-vous guider tout au long de cette année par la
semence intérieure qui a été semée en vous, la parole de Dieu, qui doit être
amenée à maturité, en collaboration avec l'Esprit Saint.
Je
termine avec la prière de saint Thomas d’Aquin qui doit être la prière de
chacune et chacun de vous tout au long de l’année.
Créateur
Ineffable,
Vous
êtes la vraie source de la lumière et de la sagesse.
Daignez
répandre votre clarté sur l'obscurité de mon intelligence.
Chassez
de moi les ténèbres du péché et de l'ignorance.
Donnez-moi
la pénétration pour comprendre,
la
mémoire pour retenir,
la
méthode et la facilité pour apprendre,
la
lucidité pour interpréter,
une
grâce abondante pour m'exprimer.
Aidez
le commencement de mon travail,
dirigez-en
le progrès, couronnez-en la fin,
par
le Christ Jésus, notre Seigneur ! Amen !
Le provincial de la PAO, le Père Didier Sawadogo.