lundi 21 mai 2018

Commentaire du thème d’année de la maison Don Orione 2017-2018


Thème : « Unis par la volonté du Christ, témoignons de l’amour fraternel. »

Communauté. Ce mot suscite moult interrogations.  Qu’est-ce que c’est qu’une communauté en réalité ? Comment se forme-t-elle ? Et qui lui donne de vivre ? Voilà autant de questions que l’on pourrait se poser en ce qui concerne le terme ‘’communauté’’. Ces questions, nous le pensons, trouvent leurs réponses dans le thème que la communauté des Fils des Petites Œuvres de la Divine Providence, Don Orione, s’est formulée comme leitmotiv pour cette année 2017-2018. Ce thème : «Unis par la volonté du Christ témoignons de l’amour fraternel », est en effet plein de significations. À travers ce thème, nous pouvons d’abord comprendre ce que c’est qu’être unis. Nous pouvons ensuite comprendre que l’union conduit nécessairement à un témoignage, lequel témoignage impliquera nécessairement une communion fraternelle.

Le premier aspect de ce thème qui frappe à l’œil, c’est la fraternité. En effet, il est difficile de parler d’unité ou d’union pour des personnes qui n’ont pas les mêmes aspirations, les mêmes objectifs. Ici, dans ce cas ci, c’est le Christ qui est la substance première de l’union entre les membres de cette ‘’petite’’ mais modeste communauté orioniste. Comme ils l’expriment clairement, c’est par la « volonté du Christ », Dieu,qu’ils se sont retrouvés, qu’ils sont unis en tant que communauté. Chacun des membres de cette communauté est différent de par son caractère, sa culture, sa classe sociale, ses talents, etc. mais le Christ dépasse toutes ces différences pour les faire vivre comme une seule et même personne. Il les uni.Cela se comprend mieux avec Jean Vanier quand il écrit : « Ces personnes n’auraient jamais choisi de vivre avec les autres. [Car,] humainement cela paraît un défi impossible, mais c’est [bien pour cela] qu’elles ont la certitude intérieure que c’est Dieu qui les a choisies pour vivre dans cette communauté. »[1]Ainsi, puisque c’est du dessein du Christ, Dieu le Fils, que nous soyons unis, il importe donc que nous témoignons de cet amour fraternel qu’il a mis dans nos cœurs. Mais comment arriver à rendre témoignage de cet amour inconditionnel dont il nous a, lui-même, aimés ?

Unis par la volonté du Christ, nous ne sommes plus, à vrai dire, différents même si nous le pensons du fait de nos singularités. Il s’agit ici de savoir, comme Blondel, penser l’unité dans la pluralité. Nous devons donc ‘’tuer’’ notre ego pour que passent en avant les autres. Nous ne sommes en effet plus qu’un. L’amour qui doit maintenant régner entre nous doit être celui que chacun, dans son ‘’individualité’’, a pour lui-même. Et pour que cela soit rendu possible, il faudrait que chacun voie l’autre comme lui-même. De la même façon que nous ne pouvons haïr notre personne quels que soient nos défauts, de cette même manière, nous ne devons pas chaque fois voir dans les autres rien que leurs défauts ; nous devons les regarder avec le même regard que nous nous voyons nous-mêmes. Nous devons pouvoir les aimer, car c’est à cela que tous ceux qui nous voient reconnaîtront que nous sommes vraiment des frères et que nous avons vraiment été réunis par un seul maître, Jésus. Ils devront constater par notre agir que nous ne sommes plus différents, mais que nous sommes devenus une seule et même personne. Nous ne pouvons pas témoigner d’un amour fraternelsi chacun doit ‘’vivre sa vie’’. Les initiatives personnelles sont certes encouragées dans certains domaines, mais elles ne doivent pas prendre le dessus sur la communauté que nous formons par la volonté du Christ. Ainsi, les prières, les travaux manuels et intellectuels, les partages de tous ordres et les activités diverses que nous menons ensemble devront constituer pour nous et pour le monde extérieur un témoignage de notre unité, de notre fraternité. Puisque nous sommes frères, nous devons penser aux autres dans tout ce que nous faisons car nous sommes tous responsables les uns des autres. 

En communauté, nous l’avons souligné, nous sommes bien différents. Et c’est cette différence, en tant qu’elle est une richesse, qui doit nous pousser à nous intéresser à l’autre et à l’aimer comme nous-mêmes puisque chacun à quelque chose que l’autre n’a pas. Cependant, nous devons reconnaitre qu’aussi bonnes que soient nos relations, des heurts peuvent éclater par moment. Pour arriver donc à garder et refléter l’amour fraternel, nous devons pouvoir demander pardonquand cela arrive. Mais cela ne peut se faire que lorsque nous sommes humbles. Avec humilité, chacun doit pouvoir reconnaître ses torts et demander pardon quand il a fauté ou pardonner quand on l’a offensé car la vraie qualité d’une vie fraternelle se mesure par le pardon. Pour arriver à cela, notre regard sur les autres devra changer car, comme le dit Saint Thomas d’Aquin, là où est l’amour, là il y a l’œil. Nous comprenons qu’avec l’amour nous ne pouvons qu’être clairvoyants et bienveillants. Regarder l’autre avec bienveillance, c’est l’âme de la fraternité. En aimant et en pardonnant, nous témoignons véritablement de l’amour fraternel dont le Christ nous a aimés et auquel Il nous invite chaque jour de notre vie. Puisse Louis Orione nous aider à pouvoir réaliser ce projet communautaire !!! Amen !!!


Nobila Grégoire GOUBA




[1]VANIER, Jean, La communauté lieu du pardon et de la fête, Éditions Fleurus, Paris, 1979, p. 24.

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