vendredi 28 décembre 2018

Homélie-Ouverture du Jubilé de 150 ans des Missionnaires d’Afrique 10 Décembre 2018


Excellences,
Révérends Pères Missionnaires d’Afrique,
Révérendes Sœurs Missionnaires d’Afrique,
Chers prêtres, religieux et religieuses,

Chers frères et sœurs en Christ,

« A vous tous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et de notre bien-aimé Seigneur Jésus-Christ » !



Aujourd’hui, en Eglise Famille diocésaine et en communion avec les Missionnairesd’Afrique Pères Blancs et Sœurs Blanchesde la Province de l’Afrique de l’Ouest, nous célébrons dans la joie et l’action de grâce, l’ouverture du jubilédes 150 ansde la fondation des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs Missionnaires de Notre Damed’Afrique. C’est un motif d’action de grâce au Seigneur pour son amour et sa fidélité sans cesse renouvelés à l’endroit des Missionnaires d’Afrique et de l’Eglise Famille de Dieu ici au Burkina en particulier et en Afrique en Général. Que le nom du Seigneur soit béni maintenant et pour les siècles !

I - A l’écoute de la Parole de Dieu de ce jour

La Parole de Dieu de ce 2èmedimanche de l’Avent nous met encore en route vers la naissance du Sauveur. Tout en nous introduisant dans une dynamique d’action de grâce, les textes liturgiques nous invitent à prêcher la Conversion à l’instar du Prophète Jean Baptiste et à vivre cette conversion comme une disposition intérieure. L’Evangéliste Luc nous présentela figure du Prophète Jean-Baptiste, lancée dans sa mission de précurseur, prêchant le baptême et la conversion ! Pour opérer une véritable conversion, Jean Baptiste nous relance le message du prophète Isaïe. « Ouvrez dans le désert le chemin du Seigneur, tracez dans les steppe le chemin pour notre Dieu. Toute vallée sera comblée, toute montagne et colline abaissée». Ce message du prophète vient aujourd’hui changer nos habitudes. Il nous appelle à l’humilité et à la conversion personnelle.  Le prophète nous appelle à descendre de nos montagnes : La montagne est le symbole de l’orgueil, de la fierté humaine. La montagne peut nous rendre supérieur aux autres et nous faire oublier que le Christ naîtra dans une mangeoire à Noël. Il nous appelle à sortir de nos vallées. Les vallées symbolisent la faiblesse humaine, les incomplétudes de notre nature humaine, nos penchants mauvais, qui nous empêchent de lever la tête pour voir le Christ à sa venue. Les hauteurs de la montagne et la profondeur de la vallée, sont deux positions intérieures que nous devons refaire en ce deuxième dimanche de l’Avent. Nos orgueils doivent se changer en charité et en simplicité, et nos faiblesses humaines sont appelées à devenir des lieux de combat spirituel, un lieu de conversion quotidienne. Attendre la venue du Sauveur, c’est savoir rester à la bonne hauteur. C’est pourquoi, le Prophète Baruch dans la première lecture nous fait contempler l’avènement du Messie. Notre attitude dans cette attente du Seigneur doit être de travailler à sanctifier notre vie, à purifier notre être, pour faire de notre cœur un chemin droit par lequel le Seigneur passera pour venir au monde.

A l’instar de Jean Baptiste qui parcourait villes et villages pour porter la Bonne Nouvelle de la conversion, l’année jubilaire qui s’ouvre aux fils et filles du Cardinal Lavigerie, est un temps de grâces pour raviver en chacun d’eux le zèle apostolique et pour vivre fidèlement et d’une manière nouvelle, leur charisme dans la société actuelle. Accompagnons-les de notre prière fraternelle pour une Année jubilaire féconde.

II. Défis ou interpellations de la célébration jubilaire 

Le  terme « jubilé », vient du latin « jubilare » qui signifie « se réjouir ». Il est une traduction du mot hébreu « yôbel » qui désigne un cor fait à base d’une corne de chèvre. Dans la Bible,  c’est ce cor qui  est utilisé pour annoncer le début d'une année spéciale qui a lieu tous les cinquante ans. Et au cours de cette année spéciale, les terres devaient être redistribuées de façon équitable et les esclaves libérés. (cf. Lv 25,8–13). Les prescriptions du jubilé visent à promouvoir une société plus juste et plus solidaire. 

Dans l'Église catholique, un « jubilé » est une période de pardon, de conversion et d'efforts spirituels ayant lieu, tous les 25 ans,  50 ans ou les 75 ans… Le jubilé est consacré à la rémission par la pénitence des peines temporelles dues aux conséquences du péché et accompagnée par l'octroi d'indulgences spéciales associées à la visite de lieux saints, à la pratique du jeûne, de l'aumône et de la prière, spécialement la confession et la communion sacramentelle. On appelle aussi ces jubilés des « années saintes ». Le jubilé dans l’Eglise est donc un temps de grâces et sa célébration marque toujours un nouveau départ, un renouveau de la vie chrétienne et ecclésiale manifestée par la conversion du cœur et un dynamisme nouveau dans la foi et la mission. 150 ans de grâce dont 118 ans de présence féconde et historique au Burkina Faso.

III. Un peu d’Histoire des Missionnaires d’Afrique au Burkina Faso

Monseigneur Charles Lavigerie, Archevêque d’Alger, lorsqu'il reçut en 1868 la délégation apostolique du Sahara et du Soudan, décida d’envoyer ses missionnaires dans le pays des noirs pour y porter l’Evangile. La caravane des missionnaires composée des Pères Eveillard, Ficheux, Dupuis et Hacquard arriva à Ségou le 10 janvier 1899 et prit la route de la Haute-Volta le 26 février pour arriver à Ouagadougou le 20 mars 1899. Il fut chaleureusement accueilli par le Moogo Naaba Sigiri[1]. Il faudra attendre le 11 février 1901 pour que le poste de Ouagadougou soit fondé.Le sacre de Mgr Hyppolite Bazin (1910) à la mort de Mgr Augustin Hacquard (1898) lance définitivement l’évangélisation au Burkina. Mgr Bazin fonde une mission en Gold-Coast, à Navrongo, en 1906. Mort le 30 novembre 1910, il est remplacé par Mgr Alexis Lemaître.Il visite Koudougou, avec le Père Thévenoud, et sillonne le site de Réo qui sera fondé le 06 avril 1912. En 1913, il décida de la fondation de deux stations missionnaires, l’une chez les Bobo à Bobo-Dioulasso et l’autre chez les San à Toma, le 06 mars 1913. II crée un véritable corps de catéchistes avec le vénérable Ki Alfred Diban, premier catéchiste plein de zèle et de courage et impose une méthode commune d'enseignement religieux. Le 07 juillet 1921, le Père Thévenoud reçut sa nomination d'évêque et son sacre eut lieu à Chambéry le ler mai 1922. A partir de cette période, des évènements se succèdent sous l’initiative heureuse des missionnaires Pères Blancs :
  • 15 avril 1922, début de l'aspirat de la congrégation des sœurs de l'Immaculée Conception de Ouagadougou (SIC). 
  • 1923, lancement de la fondation de la mission de Pabré par Mgr Joanny Thévenoud. 
  • Début des travaux de construction du premier barrage de Haute-Volta à Pabré.
  • 22 janvier 1923 : fondation du poste de Bam. 
  • 02 décembre 1924, transfert du postulat des sœurs noires de Ouagadougou à Pabré. 
  • 25 septembre 1925 : ouverture officielle du petit séminaire de Pabré avec 17 séminaristes. 
  • 15 décembre 1927, création de la préfecture apostolique de Bobo-Dioulasso avec Mgr ESQUERRE Césaire. Koumi verra ses trois premières ordinations en 1942. Il s’agissait des abbés : Zacharie Nikiéma, Joseph Ouédraogoet Paul ZOUNGRANA. Dans la même lancée le pape, en 1956, créa le diocèse de Koupéla et pour la première fois, le confia à un africain, Mgr Dieudonné YOUGBARE. Le pape Jean XXIII, poursuivant le projet de son prédécesseur, envoya, à l'occasion des indépendances politiques amorcées en 1958, une lettre à tous les archevêques missionnaires. Il les invitait à démissionner pour laisser la place à des évêques africains. Le père Paul ZOUNGRANA devint archevêque de Ouagadougou à la place de Mgr SOCQUET en 1960. Le 22 février 1965, il est crée cardinal par le pape Paul VI. Dans le processus de la prise de relève au niveau de la hiérarchie ecclésiale on observe des changements et des nominations d’évêques : Mgr Denis TAPSOBA succède à Mgr Louis DURRIEU à Ouahigouya en 1966 ; Mgr Anthyme BAYALA succède à Mgr Joseph BRETAULD à Koudougou en 1966 ; Mgr Jean-Baptiste SOME est nommé premier évêque de Diébougou en 1968 ; Mgr Constantin GUIRMA comme premier évêque de Kaya en 1969 ; Mgr Zépherin TOE succède à Mgr Jean LESOURDÀ Nouna-Dédougou en 1973 ; Mgr Anselme SANON succède à Mgr André DUPONT à Bobo-Dioulasso en 1973 ; Mgr Jean-Marie COMPAORE, auxiliaire du Cardinal Paul ZOUNGRANA depuis 1973, remplace Mgr Marcel CHAUVIN à Fada N’Gourma en 1979.
La splendide croissance de notre Eglise du Burkina Faso et toutes ses réalisations sont dues essentiellement au dévouement héroïque des générations de missionnaires désintéressés. Il est de notre devoir d’évoquer leur souvenir et les fruits de leur labeur pour rendre grâce au Seigneur et nous acquitter de notre dette de reconnaissance envers ces ancêtres dans la foi. Le 31 juillet 1969, le Pape Paul VI évoqua à Kampala notre dette de reconnaissance envers nos évangélisateurs et lança un appel prophétique à tous les fils et filles de l’Afrique : « Vous africains, vous êtes désormais vos propres missionnaires » (Ecclesia in Africa, n°35). C’est dire qu’il revient aux africains de prendre le relai dans un engagement missionnaire effectif, incisif pour poursuivre l’œuvre de l’Evangélisation dans sa double mission ad intra, ad extra, ad gentes. 

IV. Une année jubilaire à vivre sous le signe de la fidélité et du renouveau

1868-2018 : 150 ans d’existence, 150 ans de grâces. Avec les Missionnaires d’Afrique, nous devons nous mettre en marche toute une année durant, pour célébrer les merveilles de Dieu. Il vous appartient donc de regarder le passé avec reconnaissance à Dieu et de vous appuyer sur le présent pour envisager l’avenir avec foi et espérance et cela, sous la conduite de l’Esprit Saint, l’auteur de tout don parfait et le premier protagoniste de la mission. La splendide croissance de la Société des Missionnaires d’Afrique est due essentiellement au dévouement héroïque de missionnaires désintéressés ; c’est pour nous un devoir d’évoquer les principes missionnaires du Cardinal Lavigerie, et de Mère Marie-Salomé : pour eux, la mission consistait à annoncer la conversion, à donner sa vie jusqu’au martyr, pour annoncer l’Evangile. L’historique de la Société rapporte comment cette œuvre divine, insignifiante aux yeux des hommes dès ses débuts, a connu une croissance miraculeuse pour servir aujourd’hui la cause de l’Evangélisation. Une société qui envoya ses premières caravanes de missionnaires, dans la grande Afrique, assaillie par la chaleur, la malaria, le choléra, sans oublier le danger des animaux sauvages. La graine courageuse que le Cardinal Lavigerie semait ainsi sur le sol africain parvint à germer comme une graine de moutarde, à devenir un grand arbre et à porter de beaux fruits, telle est l’œuvre du Seigneur, merveille devant nos yeux. En tant que Famille Missionnaire, elle constitue dès les origines jusqu’à nos jours, ces moyens pauvres, ces petits que Dieu a bien voulu manier comme instruments dociles pour désarmer les grands de ce monde et ouvrir aussi bien aux sages qu’aux pauvres les mystères du Royaume de Dieu. 

Révérends Pères, Révérendes Sœurs, l’année jubilaire est un temps favorable à vivre sous le signe de la fidélité et du renouveau. Elle constitue un véritable tremplin pour redécouvrir la richesse de votre charisme et de votre spiritualité en vue de l’approfondir, d’y rester fidèles pour votre sanctification et pour une plus grande fécondité de votre mission apostolique. La fidélité à l’esprit des fondateurs, au charisme et à la spiritualité de la Société doit constituer le socle de cette année jubilaire non seulement pour le renouveau intérieur de l’Institut mais aussi pour le renouveau intérieur de chacun de ses membres. 

En outre, les exigences du monde et de la Nouvelle Évangélisation, vous poussent au renouveau. Il s’agit d’un renouveau dans la formation et dans l’Apostolat afin que le message de l’Évangile rejoigne les périphéries géographiques et humaines, les hommes et femmes de notre temps. Comme le rappelait fortement le Pape Benoît XVI, il existe dans nos jeunes Eglises d’Afrique des situations nouvelles qui nécessitent « une nouvelle présentation de l’Évangile, nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes et dans ses expressions » (Africae Munus, n° 165). C’est bien la question de la Nouvelle Évangélisation qui implique que les agents pastoraux, les religieux (ses) soient bien formées et capables de rendre compte de l’espérance qui est en eux pour propager par la vie et l’enseignement convaincu et convaincant, la flamme et la joie indicible de l’Évangile.

Fidélité et renouveau, faites-en Chers missionnaires, le leitmotiv de votre célébration jubilaire pour permettre ainsi à votre famille missionnaire d’avancer au large, en eau profonde dans  la sainteté et de la mission au cœur de l’Afrique et dans le monde entier. Au seuil de ce jubilé des 150 ans et dans l’espérance d’une année jubilaire sainte, se dresse le souvenir des 19 martyrs catholiques d’Algérie, béatifiés hier 08 décembre 2018, en la solennité de l’Immaculée Conception. Parmi les 19 martyrs, nous comptons 4 missionnaires d’Afrique qui n’ont pas hésité à donner leur vie, comme ultime témoignage missionnaire. Depuis l’Algérie, leur béatification sera pour l’Eglise et pour le monde, un élan et un appel pour bâtir ensemble un monde réconcilié dans la paix et dans la fraternité. 

Puisse leur sacrifice suprême nous stimuler et nous entraîner à être des disciples authentiques de Jésus, et nous indiquer des voies nouvelles pour coopérer efficacement et bâtir ensemble une Eglise Famille de Dieu plus vivante, plus sainte, plus missionnaire. 

A tous et à toutes, bonne et fructueuse Année jubilaire, Amen !











+Philippe Cardinal OUEDRAOGO
Archevêque Métropolitain de Ouagadougou





[1] Abbe Epiphane Casimir SANDWIDE, Histoire de l'Eglise au Burkina Faso, Traditio, receptio et re-expressio : 1899-1979, Rome, p 99.

samedi 22 décembre 2018

Poème : La prière, socle d’une communauté témoins unis et joyeux




Thème : « Unis par la force l’Esprit Saint, jubilons dans l’action de grâce et soyons des témoins de l’Amour  du Christ avec Marie notre Dame d’Afrique »

Membres de la communauté de Maison Lavigerie,
Vous qui reconnaissez que vous avez été unis
Par une seule forece, celle du Saint Esprit,
Mettez la prière au cœur de votre vie.

Vous qui êtes appelés à vivre en communau,
Ayez chaque jour le désir d’unité
Car si vous voulez être une vraie communau,
Vous devrez vivre en tout la charité.

C’est elle qui vous aidera à vivre la joie ;
Elle vous aidera à vivre la loi,
Vous donnera, en l’autre d’avoir foi
Et de toujours le considérer comme l’éternel Toi.

Votre unité peut survivre sans la prière ;
Votre joie ne peut exister sans la prière ;
Votre témoignage sera vain sans la prière ;
Hors d’elle, vous manquerez votre projet communautaire.

La prière ne change peut-être pas chaque fois les situations,
Mais elle change notre attitude face à toute situation
Puisqu’elle vient au secours de nos détresses
Nous nous octroyant une incomparable sagesse.

Priez donc toujours individuellement et en communauté,
Consolidez chaque jour votre appartenance au Dieu unique
Invoquez sans Marie Notre Dame d’Afrique
Qu’elle vous donne de toujours être unis et de jubiler.

Seuls, vous n’êtes rien, seuls vous ne pouvez rien,
Vous devez prier et prier sans fin
Car une communauté unie et joyeuse sans prière
C’est comme un corps humain sans artère.


Une communauté unie et joyeuse sans prière ne peut exister sans la prière !!!



Nobila Grégoire GOUBA



jeudi 20 décembre 2018

Méditation de la semaine du 15 au 22 Décembre 2018


Le chrétien se doit d’être un homme joyeux. « Soyez dans la joie... car le Seigneur vient ». Nous voilà à la troisième étape de notre cheminement catéchuménat vers Noël. Nous sommes invités à une conversion du cœur car le Seigneur vient ; il vient nous illuminer de sa joie et de sa vie. La joie est le signe de notre foi. Le pape Paul VI écrivait que « personne n’est exclu de la joie du Seigneur ». Et dans son exhortation « la joie de l’Evangile », le pape François nous dit : « Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de Carême sans Pâques. ». La joie, n’est-ce pas une dimension importante de la vie en général et de la vie chrétienne en particulier ?

« Soyez dans la joie... car le Seigneur vient ! » Cet appel à la joie, vient véritablement nous dire que nous portons au fond de nous la joie qui vient de Dieu parce que nous savons que le Seigneur vient nous sauver, il vient nous faire passer de la mort à la vie. Nous sommes appelés à la joie parce que le Seigneur vient nous donner ce dont nous avons besoin pour être pleinement disponible à l’accueil de la miséricorde tout en faisant déjà l’expérience de l’œuvre de miséricorde qu’est le salut car ce message de joie nous rejoint dans un monde qui souffre de la violence, de l’injustice et de l’égoïsme.
Chers frères bien-aimés en ce temps de l’Avent, où nous préparons à fêter Noël « Soyons dans la joie... car le Seigneur vient !» Les plus beaux cadeaux, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie, ne nous laissons pas entraîner par la frilosité de notre temps, mais osons percevoir l’ardeur de l’amour de celui qui vient et nous apporte la paix. N’oublions pas pendant la fête de Noël celui qui est la source de notre joie. Que Marie, en nous ouvrant ses bras, nous accompagne sur cette route. Elle nous dit aujourd’hui : « Soyez dans la joie … Car le Seigneur vient ! ».


Armel SAWADOGO

La vie de Saint Padre Pio


QUI EST SAINT PIO ?


Padre Pio est issu d’une famille paysanne pauvre de la commune rurale de Pietrelcina, en Italie. Ses parents ne savent ni lire ni écrire, ils ont très peu d’argent. Pourtant, ils forment de grands espoirs que leur fils puisse devenir prêtre. Petit garçon, Pio confie à ses parents son désir de devenir religieux. Ceux-ci demandent alors aux frères capucins du monastère le plus proche de l’accepter. À cette époque, Pio n’avait été à l’école publique que pendant trois ans. Les frères répondent qu’il doit attendre encore avant d’être admis. Convaincu de la vocation de son fils, Grazio, le père de Pio, comprend que la priorité est de lui donner une bonne éducation et qu’il lui faut donc gagner plus d’argent pour cela. Au lieu de chercher un travail local, Grazio décide alors d’aller aux États-Unis, le pays où tout semble possible. Il travaille successivement comme laboureur en Jamaïque, puis dans différentes banlieues de New-York. C’est ainsi qu’il peut envoyer suffisamment d’argent pour que Pio puisse avoir des cours avec un professeur particulier. C’est grâce à cela qu’à l’âge de 15 ans, le 6 janvier 1903, celui-ci peut enfin entrer au noviciat des capucins.


Le 25 mai 1887, Francesco Forgiono (province de Bénévent, en Campanie, Italie) voit le jour à Pietrelcina en Campanie (Italie). En 1903, il entre dans l’ordre des Capucins. En 1909, après avoir prononcé ses vœux, il choisit de prendre en religion le nom de Pio, en hommage au pape Pie V. C’est en 1918 qu’il est marqué par une transverbération : l’apparition sur ses membres des stigmates du Christ en Croix. Voici ce qu’il a écrit dans sa lettre du 22 septembre 1918 à L’Abbé Benedetto : « comment vous décrire ma crucifixion … Je me trouvais au sanctuaire, après avoir célébré la messe, lorsque je fus envahi d’une paix qui ressemblait à un doux sommeil. Tous mes sens entrèrent dans une quiétude indescriptible. Cela se produisit en l’espace d’une éclaire. M’apparut, au même, un mystérieux personnage ressemblant à celui que j’avais vu le soir du 5 août à la différence que ses mains et son côté saignaient. Sa vue me saisit. Je ne saurais dire ce que je ressentis à cet instant et je serais mort si le seigneur n’était pas intervenu pour soutenir mon cœur, qui bondissait dans ma poitrine » « Le personnage disparut et je constatai que mes mains, mes pieds et mon côté saignaient. Vous imaginez le tourment que j’éprouvai ; d’ailleurs, je le ressens encore, presque chaque jour. La plaie au côté saigne continuellement, mais surtout du jeudi soir au samedi. Père, je me meurs de peine pour le tourment et la confusion que je ressens en mon âme... Jésus, si bon, me fera-t-il la grâce de soulager la confusion que j’éprouve pour ces signes extérieurs ? J’élèverai bien haut la voix, ne cessant de le conjurer de retirer de moi, par son infinie miséricorde, non le tourment…mais ces signes extérieurs qui me causent une confusion et une humiliation quasi insupportables. »

Pendant des années, des quatre coins du monde, des fidèles vinrent requérir du prêtre stigmatisé son intercession puissante auprès de Dieu. Pendant les cinquante années qu’il a vécu dans l’humilité, la prière, le sacrifice et la souffrance. Padre PIO fonda deux organismes : l’un vertical, vers Dieu, les groupes de prière l’autre horizontal, vers son prochain, un hôpital moderne, Maison du soulagement de la souffrance.


En septembre 1968, des milliers de fidèles et de dirigés spirituels de Padre Pio se réunir à San Giovanni Rotondo pour célébrer le 50eme anniversaire des stigmates et tenir le congrès international des groupes de prière. Or, personne n’aurait imaginé qu’à 2h30, le 23 septembre 1968, la vie de Padre Pio allait prendre fin.

Et même jusqu’aujourd’hui, Padre Pio est bien souvent cantonné à cette seule dimension, certes fondamentale et mystérieuse, mais il demeure aussi une figure spirituelle immense que Jean Paul II a canonisée le 16 juin 2002 sous le nom de Saint Pio de Pietrelcina. Il repose à San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles, où affluent en permanence les pèlerins. Padre Pio est celui qui avait prédit à Jean Paul II, juste après sa prise de soutane, qu’il sera élu en tant que Saint père. C’est ainsi que le Pape lui a composé un chant après sa mort.

Ainsi, pendant ses séjours sur terre, Padre Pio aimait méditer les graines de chapelet à chaque instant de sa vie. De même, il faisait quotidiennement à multiple reprise la neuvaine du sacré cœur de Jésus. Ce prêtre capucin, Padre Pio, sacrifiait tout son ardeur au confessionnal. Notons qu’il nous a laissé bon nombre de citations tels que :

« Ne refusez d’aucune manière et pour aucune raison de faire la charité à qui que ce soit ; mieux, si l’occasion se présente, prenez-en l’initiative »
« Ne perdons pas le temps. Il ne faut pas remettre au lendemain ce que l’on peut faire aujourd’hui, les tombeaux débordent de bonnes intentions et d’ailleurs, qui pourrait dire si nous serons encore en vie demain »
« Dans la vie spirituelle, il faut toujours aller de l’avant. Ne reculons jamais ; sinon, il en serait comme d’une barque : si elle s’arrête au lieu d’avancer, aussitôt le vent la fait repartir en arrière »
« Nous ne possédons que l’instant présent. Veillons donc, et vivons-le comme un trésor qui nous est donné. Le temps ne nous appartient pas, ne le gaspillons pas. »


Cœur sacré de Jésus : J’ai confiance et j’espère en toi !
Cœur immaculé de Marie:Priez pour nous !
Saint PIO :    Priez pour nous !

Sources: 
http://servantsdestluc.e-monsite.com/pages/saint-et-sainte/padre-pio-le-premier-pretre-stigmatise.html
http://servantsdestluc.e-monsite.com/pages/saint-et-sainte/padre-pio-le-premier-pretre-stigmatise.html


Ernest TENTA

Conférence Lavigériène

 Père Éric N’DO à droite
Ce jeudi 13 décembre s’est tenue la 2e conférence Lavigerienne de l’année académique 2018-2019. Une conférence animée par le Père Éric N’DO. En effet, ce fut pour lui l’occasion de présenter le résumé de son mémoire de doctorat élaboré autour du thème : « Individu et communauté à partir d’une lecture d’Edith STEIN ».

A travers ce thème, le conférencier s’est attelé à montrer comment l’individu (le moi) peut s’engager dans la communauté sans perdre son identité. Parti de l’étude phénoménologique de l’individu et de la communauté et en passant par l’étude politique de l’individu et de la communauté, le conférencier achèvera son exposé par la proposition d’un nouveau système susceptible de permettre une possible intégration ou engagement  de l’individu dans la communauté. Un système qu’il a nommé "le tercérisme philosophico-steinien".

De l’étude phénoménologique de l’individu et de la communauté, il est ressorti que les psychès de l’individu et de la communauté sont une monade et aussi un corrélat. L’individu est perçu comme une monade avec un œil ouvert sur le monde ou la communauté. Toujours d’un point de vue phénoménologique, il ressort que l’empathie, concept fondamental dans la philosophie steinienne, est le fondement d’une vie communautaire. Cependant, pour mener une vie communautaire, il y’a trois préconditions à savoir faire d’abord la différence entre un ‘’moi’’ individuel et un sujet communautaire. Ensuite faire la différence entre un vécu purement et simplement individuel de celui communautaire. Enfin, savoir que la vie communautaire n’est point une somme communautaire mais un lien. Par ailleurs, il existe trois modes permettant l’unité des vécus à savoir le mode d’association, le mode de motivation et le mode de causalité.

De l’étude politique de l’individu et de la communauté, retenons que l’individu, dans sa volonté ou sa nature d’appartenir à une communauté, se doit de se conformer aux règles de  vie de la communauté, sans pour autant perdre son identité. Et pour le bien-n’être de la communauté, il se doit très souvent de sacrifier ses intérêts personnels. Toutefois, la communauté, qu’il s’agisse de l’Etat ou de la communauté non étatique, doit savoir s’autolimiter pour permettre un possible engagement de l’individu dans la vie communautaire.

De ce fait, le conférencier finit son exposé en évoquant ce qu’il appelle le tercérisme philosophico-steinien comme étant un système pouvant permettre une intégration de l’individu dans la communauté sans une corruption de l’identité de ce dernier. Le tercérisme philosophico-steinien, en tant que troisième voie se dégageant du libéralisme et du communautariste, se veut être une conciliation du libéralisme et du communautarisme. Ce système conçoit l’Etat comme une communauté et admet la personnalité comme le fondement de tout développement. D’où la nécessité de l’autolimitation de l’Etat pour l’engagement ou l’intégration de l’individu dans la communauté.  

                                                                                                                                                                                                                                   Ives zongo


vendredi 14 décembre 2018

Méditation du 08 au 15 Décembre



Chers frères, en ce temps de l’Avent où nous attendons avec impatience la venue de notre Sauveur Jésus Christ, l’équipe Saint Dominique SAVIO nous propose de méditer sur ce thème : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers », Luc 3,4. Si en voulant accueillir un ami ou une amie nous prenons toutes nos dispositions pour le mettre à l’aise, combien à plus forte raison ne le ferions-nous pas pour notre sauveur ? En effet, beaucoup de personnes ont peut-être déjà visité les tailleurs, et n’ont pas encore visité leurs cœurs. Ils ont préparé de grosses sommes d’argent pour fêter, mais n’ont pas encore préparé le lieu où le Christ viendra faire sa demeure. Ici, la préparation dont il est question doit être plus spirituelle que matérielle. Chers frères, un des moyens pour préparer le chemin du Seigneur et rendre droit ses sentiers est le partage et la conversion. Ouvrons largement nos cœurs et soyons prêts à recevoir le Christ car il nous viendra à travers nos frères surtout les plus pauvres et les plus démunis. Accepter donner son habit de fête ou son argent de bière à un pauvre, c’est bien accueillir le Christ. Puisse le Seigneur nous donner la force et le courage de bien préparer son chemin. Bon temps de l’Avent.
 Joseph NANA


  HOMELIE DU 21 SEPT. 2024 : MESSE D’OUVERTURE DE L’ANNEE ACADEMIQUE 2024-2025   A L'ISPP-ML Chers Sœurs et frères, Je nous invite à...