Père Éric N’DO à droite |
Ce jeudi 13 décembre s’est tenue la 2e conférence Lavigerienne de l’année académique 2018-2019. Une conférence animée par le Père Éric N’DO. En effet, ce fut pour lui l’occasion de présenter le résumé de son mémoire de doctorat élaboré autour du thème : « Individu et communauté à partir d’une lecture d’Edith STEIN ».
A
travers ce thème, le conférencier s’est attelé à montrer comment l’individu (le
moi) peut s’engager dans la communauté sans perdre son identité. Parti de
l’étude phénoménologique de l’individu et de la communauté et en passant par
l’étude politique de l’individu et de la communauté, le conférencier achèvera
son exposé par la proposition d’un nouveau système susceptible de permettre une
possible intégration ou engagement de l’individu dans la
communauté. Un système qu’il a nommé "le tercérisme
philosophico-steinien".
De
l’étude phénoménologique de l’individu et de la communauté, il est ressorti que
les psychès de l’individu et de la communauté sont une monade et aussi un
corrélat. L’individu est perçu comme une monade avec un œil ouvert sur le monde
ou la communauté. Toujours d’un point de vue phénoménologique, il ressort que
l’empathie, concept fondamental dans la philosophie steinienne, est le
fondement d’une vie communautaire. Cependant, pour mener une vie communautaire,
il y’a trois préconditions à savoir faire d’abord la différence entre un
‘’moi’’ individuel et un sujet communautaire. Ensuite faire la différence entre
un vécu purement et simplement individuel de celui communautaire. Enfin, savoir
que la vie communautaire n’est point une somme communautaire mais un lien. Par
ailleurs, il existe trois modes permettant l’unité des vécus à savoir le mode
d’association, le mode de motivation et le mode de causalité.
De
l’étude politique de l’individu et de la communauté, retenons que l’individu,
dans sa volonté ou sa nature d’appartenir à une communauté, se doit de se
conformer aux règles de vie de la communauté, sans pour autant
perdre son identité. Et pour le bien-n’être de la communauté, il se doit très
souvent de sacrifier ses intérêts personnels. Toutefois, la communauté, qu’il
s’agisse de l’Etat ou de la communauté non étatique, doit savoir s’autolimiter
pour permettre un possible engagement de l’individu dans la vie communautaire.
De
ce fait, le conférencier finit son exposé en évoquant ce qu’il appelle le
tercérisme philosophico-steinien comme étant un système pouvant permettre une
intégration de l’individu dans la communauté sans une corruption de l’identité
de ce dernier. Le tercérisme philosophico-steinien, en tant que troisième voie
se dégageant du libéralisme et du communautariste, se veut être une
conciliation du libéralisme et du communautarisme. Ce système conçoit l’Etat
comme une communauté et admet la personnalité comme le fondement de tout
développement. D’où la nécessité de l’autolimitation de l’Etat pour
l’engagement ou l’intégration de l’individu dans la
communauté.
Ives zongo