Honorables
membres du jury, bonsoir ! Merci pour votre disponibilité et pour votre
attention dont nous serons bénéficiaire de votre part tout au long
de cette présentation. Permettez-nous d’adresser nos sincères remerciements au
Docteur KOUSSÉ KizitoTioro qui nous a aidés à produire ce travail. Qu’il
reçoive ici toutes nos gratitudes ! À vous Docteur Cyrille SEMDÉ recevez
notre reconnaissance pour ce que vous allez apporter à ce travail afin de
parfaire toutes les imperfections qui s’y trouvent.
Nous vous
avons présenté la construction de notre travail à partir de l’ouvrage de Luc
Ferry sur Le nouvel ordre écologique. L’arbre, l’animal et
l’homme. Au cours de cet exposé, nous vous présenterons
d’abord le cheminement qui a été à la base de la construction du présent
travail puis les points forts de celui-ci.
Nous nous sommes
intéressés au thème Humanisme et écologique chez Luc
ferry à la suite d’un constat fait de notre monde actuel où
la question écologique a pris une place prépondérante et tend à devenir une
question impérative à répondre. Ce thème nous a amené à nous interroger sur la
dichotomie entre humanisme et écologie et un éventuel rapprochement que
l’on peut établir: laquestiondel’humanisme s’oppose-t-elle à celle de
l’écologie ? L’écologiequi accorde une place de prédilection à la
nature et défend sa cause n’est-elle pas
humaniste ?
L’idée
défendue autrefois quel’homme est le seul sujet de droits dû au fait
de certaines facultés qu’il possède se trouve aujourd’hui nuancer.
L’animal ou la nature rivalise l’homme en matière de droits de nos jours. Des
rencontres ou des colloques internationaux s’organisent pour
défendre les droits de la nature ou pour lutter contre les problèmes
environnementaux causés par le progrès fulgurant de la science. Aussi aujourd’hui,
on entend souvent dire que les hommes sont
parfois traduits devant la justice parce qu’ils ont
enfreint aux droits de la nature ou de l’animal. Cette situation nous
a poussés à nous poser les questions suivantes: Est-il légitime de voter des
lois favorisant la sauvegarde des animaux et de l’écosystème au
détriment de l’épanouissement de l’être humain ? Détruire la
nature n’est-elle pas pénalisé aussi l’homme et vice versa ?
Comment donc trouver un humanisme capable de respecter la nature ?
Comment parvenir à une écologie qui ne détruit pas
l’homme ?
Pour
creuser cette question et la cerner à fond, nous nous sommes intéressés au
domaine de la philosophie, afin de mieux orienter le choix de notre lecture et
notre recherche bibliographique. C’est ainsi que nous sommes tombés
sur l’œuvre du philosophe français Luc Ferry(1951). Conscient de ces
problèmes qui jalonnent le monde, il propose dans son ouvrage intitulé Le
nouvel ordre écologique : l’arbre, l’animal, et l’homme une
réflexion sur cette question préoccupante qu’est l’écologie. Dans cet ouvrage,
il réfléchit sur l’enjeu d’une telle écologie. La lecture de cette œuvre de Luc
Ferry publié en 1992 nous a permis d’approfondir notre réflexion et affiner
notre questionnement.
Pour le bon déroulement de notre
recherche, nous avons divisé notre travail en trois volets afin de mieux
comprendre la question de l’humanisme et de l’écologie.
Dans
le premier volet, nous y avons souligné d’abord l’analyse des concepts de
l’humanisme et de l’écologie par leur définition et un bref historique de ces
deux termes. Nous avons conçu l’humanisme comme étant la
doctrine philosophique qui centre ses réflexions sur l’intérêt des
individus et de l’humanité, une doctrine qui valorise l’homme. Ce courant est né
en Europe à la Renaissance pour mettre en valeur la dignité humaine à travers
le recours aux textes antiques. Les humanistes de la Renaissance ont définit
l’homme comme un être libre et responsable. Ce courant va se répandre de par le
monde entier et on assistera à plusieurs conceptions humanistes. Mais, nous nous sommes intéressés à celui
développée par les penseurs modernes (Descartes, Rousseau). Pour L.
F. cet humanisme est d’inspiration du mythe grecque
nommé le mythe de Prométhée. Selon lui, cette mythologie part d’une distinction des
différentes espèces à partir de la nature. Par nature, l’être humain est différent de
l’animal car selon ce mythe la nature a attribué à l’espèce animale un
archétype c’est-à-
dire des modèles d’existence animale différente, des dons naturels et une place
dans la nature. Cela
explique le déterminisme de l’espèce animale par nature selon L. F. Cependant, selon Luc Ferry, à la
différence de l’animal, l’homme n’a rien bénéficiéde de la nature dès le
départ. Donc,
il est indéterminé et échappe aux règles de la nature.C’est donc la
supériorité, la liberté et la perfection de l’homme que ce mythe met en
exergue. Et
c’est cette même idée que la période moderne va épouser. Descartes
par exemple dira que l’homme est différent de l’animal grâce à la raison. On
comprend alors que l’homme « n’est rien » est le fondement de l’humanisme
moderne selon Luc Ferry. Car
pour lui, l’homme n’étant rien, il peut devenir tout. Il n’a pas la force il
se fabriqua des moyens de défense, il a froid, il se trouva un
habitat. Tout
cela est devenu nécessaire pour lui. Et selon Platon, cette réalité se
transforme en besoins élémentaires qui pour Platon sont la nourriture, la
sécurité et le logement. Il faut alors travailler la nature pour satisfaire ces
besoins, d’où la naissance de plusieurs techniques et science. Cela
nécessite l’exploitation de la nature qui devient de plus
abusant. Cet abus de la nature va provoquer la naissance de l’écologie que nous
avons analysée dans la suite de cette première partie. Il ressort que
l’écologie de son origine oikos signifie maison, habitat. Elle est
née dans les années 1800 et traite les problèmes de la vie sur la
planète et de son avenir. Elle a été introduite pour la première fois dans
le domaine de la science par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1806. Il
la définit comme la science des relations des organismes avec le monde
environnemental. Luc Ferry distingue trois formes de pensées écologiques. Il
s’agit d’un mouvement environnemental qui est la protection des intérêts
des hommes à travers la protection de la nature ; l’écologie
profonde qui œuvre à ce que les animaux deviennent sujets de droit car ces
derniers ont des sentiments similaires à ceux de l’homme comme
la souffrance ; et l’écologie Nazie des allemands qui stipule à ce
qu’on respecte les animaux dû au fait que ceux-ci sont innocents et vivent
paisiblement dans leur milieu. L’humanisme considéré anthropocentrique est mis
en question par la science environnementale.
Dans
la deuxième partie, nous avons consacré notre travail à l’analyse des dilemmes
entre humanisme et écologie. L’humanisme considéré anthropocentrique est accusé
d’être la cause de la crise écologique en ce sens que depuis ces origines il a
mis l’homme aux centres de ces réflexions et a défendu des valeurs
utilitaristes pour celui-ci. Considéré comme maitre de la nature et des
animaux, l’homme par sa capacité de produire excède dans cette
production. Cela cause de multiples formes de pollution qui affecte la vie
des êtres de la nature y comprisl’hommelui-même. Parmi ces problèmes on peut
mentionner la pollution des océans, le réchauffement planétaire, la
modification pluviométriques, la diminution des qualités des sols, la
déforestation, la désertification, la destruction de la couche d’ozone, la
perte de la biodiversité. N’étant pas à l’abri de ces maux, l’espèce humaine
subit ces conséquences. Au regard de tout cela, les écologistes vont lever la
voix pour dénoncer ces maux ayant pour origine l’action de l’homme. Dans cette optique,
le mouvement écologique peut être considéré comme un projet
humaniste. Puisse que son combat a pour but
d’aider l’homme à prendre conscience dans sa maîtrise de
la nature et aussi de sauver l’environnement qui contribue à la
survie de l’homme d’aujourd’hui et des générations futures. Cependant,
dans leur lutte, les mouvements écologistes s’engagent à l’édification d’une
philosophie susceptible de renverser le paradigme dominant de
l’anthropocentrisme pour accorder à la nature des
droits et des considérations morales. « Dès lors ce monde que nous
avions traité comme un objet redevient un sujet, capable de se venger :
abîmé, maltraité, c’est lui qui menace aujourd’hui de nous dominer à
son tour. » Nous dit Luc Ferry. L’homme est confronté
désormais à l’existence d’un contrat naturel qui selon Michel Serres doit
indispensable. L’homme sera conditionné dans son rapport avec la nature et avec
les animaux. Les perspectives humanistes, qui, sont à la base de la déclaration
des droits humains se trouvent renverser. Les valeurs de l’homme sont
tirées vers celles des animaux ou des plantes et celles des animaux élevées au
rang des êtres humains. Or, vouloir maintenir l’homme dans le dynamisme de la
nature est une action contre l’humanité de l’homme car, l’homme est un
être qui évolue. A l’opposé de l’animal, l’homme est un être d’histoire et
de culture. Aussi intelligent soit-il, il ne suit pas l’ordre naturel mais
il fait sa propre histoire. Partant de ce constat, on peut dire que la pensée
écologique présente des facettes antihumanistes. Comment faire donc
pour que l’écologie dans son ensemble ne nuise pas l’humanité de l’homme ?
Pour
pallier le problème entre l’humanisme et l’écologie, Luc Ferry pense à
l’écologie démocratique qui est à la fois humaniste. Telle sera le point de vue
que nous avons abordé dans le troisième volet de notre recherche. Pour L.
F., « L’homme peut et doit modifier la nature, comme il peut
et doit la protéger. Mais la nature n’est pas un agent,
dit-il, un être capable d’agir avec une réciprocité au point de penser à un
alter ego juridique. Les non humains peuvent devenir des objets d’une forme de
respect liée à des législations mais pas le contraire. Autrement dit, les êtres
humains peuvent développer des devoirs moraux pour respecter la nature
mais pas dans une obligation juridique. L’écologie démocratique pour Luc Ferry
prend en compte la vie de tout être vivant. Pour une écologie démocratique, Luc
Ferry pense qu’il faut rejeter les valeurs aristocratiques, de combattre
les hiérarchies, au nom de l’idée, très égalitaire et, en ce sens,
démocratique, que toutes les pratiques se valent, que chacun possède le droit
de vivre sa différence, à être soi-même. Outre ce rejet, il faut selon
lui s’appuyer sur la responsabilisation des citoyens
individuels ou collectifs, l’éducation morale des citoyens,
l’exercice régulier de la liberté privée, le rôle de la
société civile et des ONG, le rôle de la
démocratie participative et délibérative doivent être des nœuds où
l’écologie démocratique passerait pour pallier le problème de
l’humanisme et de l’écologie. A côté de l’écologie démocratique, une
autre forme de pensée sur l’écologie pourrait aider à réguler le
problème entre l’humanismeet l’écologie. C’est celle du Pape François appelée
écologie intégrale qui dans son encyclique Laudato Si’ promeut
de résoudre ce problème. L’écologie intégrale est une conception extensive
de l’écologie pour sauvegarder la biodiversité mais aussi l’être humain.
Cette écologie se veut intégrale car elle considère que les écosystèmes et la
vie humaine sont liés. A la différence de l’écologie profonde, l’écologie
intégrale est une écologie « qui n’exclut pas l’être humain ».
L’écologie intégrale pour le Pape a une dimension environnementale, sociale,
économique, humaine et beaucoup plus culturelle.
Pour
conclure, nous pensons que l’idée d’accorder des droits aux animaux et à la
nature ne serait pas la meilleure voie pour résoudre le problème
écologique. Conscient des effets néfastes de la destruction de la
nature et la perte de la biodiversité, il serait important pour nous de
faire prévaloir certaines conceptions de l’homme par
rapport à la nature. L’environnement, par exemple,
n’est plus concevoir comme un bien à exploité mais un bien commun sacré à
préserver si nous voulons une vie épanouis sur terre. Aussi, nous
pensons que l’écologie n’est plus à concevoir comme la défense des
animaux seulement comme l’a dit le président Jacques Chirac en 2012 lors de sa
campagne à Lyon mais comme un sujet sociale. Pour ce faire, il faut une éthique
collective pour la sauvegarde de la nature. En plus, dans notre monde Africain,
il faut revenir sur certaines valeurs culturelles et cultuelles pour la
préservation de la faune et de la flore. Selon Bruno Doti
SANOU, enseignant chercheur à l’université polytechnique de Bobo Dioulassou,
dans son œuvre Politiques environnementales : Traditions
et coutumes dans l’Afrique Noire, pense qu’il faut revenir sur nos
traditions et coutumes pour lutter contre le changement climatique. Cela
constitue à revenir sur les valeurs spirituelles et les pratiques culturelles.
Aussi, celui-ci propose de concilier la science et la culture pour une lutte
efficace contre le changement climatique.
Ainsi
prend fin, honorables membres du jury, la présentation de notre travail de fin
de cycle. Nous vous remercions de votre attention et nous tenons à
votre disposition pour les échanges et aussi tenir compte de vos remarques pour
améliorer notre travail. Je vous remercie !!!!
Paul GOUBA