samedi 22 juin 2019

Humanisme et écologique chez Luc ferry (Résumé du TFC)


 PRÉSENTATION DE TFC

Honorables membres du jury, bonsoir ! Merci pour votre disponibilité et pour votre attention dont nous serons  bénéficiaire de votre part tout au long de cette présentation. Permettez-nous d’adresser nos sincères remerciements au Docteur KOUSSÉ KizitoTioro qui nous a aidés à produire ce travail. Qu’il reçoive ici toutes nos gratitudes ! À vous Docteur Cyrille SEMDÉ recevez notre reconnaissance pour ce que vous allez apporter à ce travail afin de parfaire toutes les imperfections qui s’y trouvent.

Nous  vous avons présenté la construction de notre travail à partir de l’ouvrage de Luc Ferry sur Le nouvel ordre écologique. L’arbre, l’animal et l’homme. Au cours de cet exposé, nous vous  présenterons d’abord le cheminement qui a été à la base de la construction du présent travail puis les points forts de celui-ci.

Nous  nous sommes intéressés  au thème Humanisme et écologique chez Luc ferry à la suite d’un constat fait  de notre monde actuel où la question écologique a pris une place prépondérante et tend à devenir une question impérative à répondre. Ce thème nous a amené à nous interroger sur la dichotomie entre humanisme et écologie et un éventuel rapprochement que l’on peut établir: laquestiondel’humanisme s’oppose-t-elle à celle de l’écologie ? L’écologiequi accorde une place de prédilection à la nature et défend sa cause n’est-elle pas humaniste ?  

L’idée défendue  autrefois quel’homme est le seul sujet de droits dû au fait de certaines facultés qu’il possède se trouve aujourd’hui  nuancer. L’animal ou la nature rivalise l’homme en matière de droits de nos jours. Des rencontres ou des colloques internationaux s’organisent  pour défendre les droits de la nature ou pour  lutter contre les problèmes environnementaux causés par le progrès fulgurant de la science. Aussi  aujourd’hui, on entend souvent  dire que  les hommes sont parfois  traduits  devant la justice parce qu’ils ont enfreint aux droits de la nature ou de l’animal. Cette situation nous a poussés à nous poser les questions suivantes: Est-il légitime de voter des lois favorisant la sauvegarde des animaux et de l’écosystème au détriment de l’épanouissement de l’être humain ? Détruire la nature  n’est-elle pas pénalisé aussi l’homme et vice versa ? Comment donc trouver un humanisme capable de respecter la nature ? Comment parvenir à  une écologie qui ne détruit pas l’homme ?

Pour creuser cette question et la cerner à fond, nous nous sommes intéressés au domaine de la philosophie, afin de mieux orienter le choix de notre lecture et notre recherche bibliographique. C’est ainsi que nous sommes tombés sur  l’œuvre du philosophe français Luc Ferry(1951). Conscient de ces problèmes qui jalonnent le monde, il propose dans son ouvrage intitulé Le nouvel ordre écologique : l’arbre, l’animal, et l’homme une réflexion sur cette question préoccupante qu’est l’écologie. Dans cet ouvrage, il réfléchit sur l’enjeu d’une telle écologie. La lecture de cette œuvre de Luc Ferry publié en 1992 nous a permis d’approfondir notre réflexion et affiner notre questionnement.

Pour le bon déroulement de notre recherche, nous avons divisé notre travail en trois volets afin de mieux comprendre la question de l’humanisme et de l’écologie.

Dans le premier volet, nous y avons souligné d’abord l’analyse des concepts de l’humanisme et de l’écologie par leur définition et un bref historique de ces deux  termes. Nous avons conçu l’humanisme comme étant la doctrine philosophique qui centre ses réflexions sur l’intérêt des individus et de l’humanité, une doctrine qui valorise l’homme. Ce courant est né en Europe à la Renaissance pour mettre en valeur la dignité humaine à travers le recours aux textes antiques. Les humanistes de la Renaissance ont définit l’homme comme un être libre et responsable. Ce courant va se répandre de par le monde entier et on assistera à plusieurs conceptions humanistes. Mais, nous nous sommes intéressés à celui développée par les penseurs modernes (Descartes, Rousseau). Pour  L. F. cet humanisme est d’inspiration  du mythe grecque nommé  le mythe de Prométhée. Selon lui, cette mythologie part d’une distinction des différentes espèces à partir de la nature. Par nature, l’être humain est différent de l’animal car selon ce mythe la nature a attribué à l’espèce animale un archétype c’est-à- dire des modèles d’existence animale différente, des dons naturels et une place dans la nature. Cela explique le déterminisme de l’espèce animale par nature selon L. F. Cependant, selon Luc Ferry, à la différence de l’animal, l’homme n’a rien bénéficiéde de la nature dès le départ. Donc, il est indéterminé  et échappe aux règles de la nature.C’est donc la supériorité, la liberté et la perfection de l’homme que ce mythe met en exergue. Et c’est cette même idée que la période moderne  va épouser. Descartes par exemple dira que l’homme est différent de l’animal grâce à la raison. On comprend alors que l’homme « n’est rien » est  le fondement de l’humanisme moderne selon Luc Ferry. Car pour lui, l’homme n’étant rien, il peut devenir tout. Il n’a pas la force il se  fabriqua des moyens de défense, il a froid, il se trouva un habitat. Tout cela est devenu nécessaire pour lui. Et selon Platon, cette réalité se transforme en besoins élémentaires qui pour Platon sont la nourriture, la sécurité et le logement. Il faut alors travailler la nature pour satisfaire ces besoins, d’où la naissance de plusieurs techniques et science. Cela nécessite  l’exploitation de la nature qui devient de plus abusant. Cet abus de la nature va provoquer la naissance de l’écologie que nous avons analysée dans la suite de cette première partie. Il ressort que l’écologie de son origine oikos signifie maison, habitat. Elle est née dans les années 1800 et traite les problèmes de la vie sur la planète et de son avenir. Elle a été introduite pour la première fois dans le domaine de la science par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1806. Il la définit comme la science des relations des organismes avec le monde environnemental. Luc Ferry distingue trois formes de pensées écologiques. Il s’agit d’un mouvement environnemental qui est la protection des intérêts des hommes à travers la protection de la nature ;  l’écologie profonde qui œuvre à ce que les animaux deviennent sujets de droit car ces derniers ont des sentiments similaires à  ceux de l’homme comme la souffrance ; et l’écologie Nazie des allemands qui stipule à ce qu’on respecte les animaux dû au fait que ceux-ci sont innocents et vivent paisiblement dans leur milieu. L’humanisme considéré anthropocentrique est mis en question par  la science environnementale.

Dans la deuxième partie, nous avons consacré notre travail à l’analyse des dilemmes entre humanisme et écologie. L’humanisme considéré anthropocentrique est accusé d’être la cause de la crise écologique en ce sens que depuis ces origines il a mis l’homme aux centres de ces réflexions et a défendu des valeurs utilitaristes pour celui-ci. Considéré comme maitre de la nature et des animaux, l’homme  par sa capacité de produire excède dans cette production. Cela cause de multiples formes de pollution qui affecte la vie des êtres de la nature y comprisl’hommelui-même. Parmi ces problèmes on peut mentionner la pollution des océans, le réchauffement planétaire, la modification pluviométriques, la diminution des qualités des sols, la déforestation, la désertification, la destruction de la couche d’ozone, la perte de la biodiversité. N’étant pas à l’abri de ces maux, l’espèce humaine subit ces conséquences. Au regard de tout cela, les écologistes vont lever la voix pour dénoncer ces maux ayant pour origine l’action de l’homme. Dans cette optique, le mouvement écologique  peut être considéré comme un projet humaniste. Puisse que son combat a pour but d’aider  l’homme  à prendre conscience dans sa maîtrise de la nature et aussi de sauver l’environnement qui contribue  à la survie de l’homme d’aujourd’hui et des générations futures. Cependant, dans leur lutte, les mouvements écologistes s’engagent à l’édification d’une philosophie susceptible de renverser le paradigme dominant de l’anthropocentrisme pour accorder  à la nature des droits et des considérations morales. « Dès lors ce monde que nous avions traité comme un objet redevient un sujet, capable de se venger : abîmé, maltraité, c’est lui qui  menace aujourd’hui de nous dominer à son tour. » Nous dit Luc FerryL’homme est confronté désormais à l’existence d’un contrat naturel qui selon Michel Serres doit indispensable. L’homme sera conditionné dans son rapport avec la nature et avec les animaux. Les perspectives humanistes, qui, sont à la base de la déclaration des droits humains se trouvent renverser. Les valeurs de l’homme sont tirées vers celles des animaux ou des plantes et celles des animaux élevées au rang des êtres humains. Or, vouloir maintenir l’homme dans le dynamisme de la nature est une action contre l’humanité de l’homme car, l’homme est un être qui évolue. A l’opposé de l’animal, l’homme est un être d’histoire et de culture. Aussi intelligent soit-il, il ne suit pas l’ordre naturel mais il fait sa propre histoire. Partant de ce constat, on peut dire que la pensée écologique  présente des facettes antihumanistes. Comment faire donc pour que l’écologie dans son ensemble ne nuise pas l’humanité de l’homme ?

Pour pallier le problème entre l’humanisme et l’écologie, Luc Ferry pense à l’écologie démocratique qui est à la fois humaniste. Telle sera le point de vue que nous avons abordé dans le troisième volet de notre recherche. Pour L. F., « L’homme peut et doit modifier la nature, comme il peut et doit la protéger. Mais la nature n’est pas un agent, dit-il, un être capable d’agir avec une réciprocité au point de penser à un alter ego juridique. Les non humains peuvent devenir des objets d’une forme de respect liée à des législations mais pas le contraire. Autrement dit, les êtres humains peuvent développer des devoirs moraux pour respecter la nature mais pas dans une obligation juridique. L’écologie démocratique pour Luc Ferry prend en compte la vie de tout être vivant. Pour une écologie démocratique, Luc Ferry pense qu’il faut rejeter les valeurs aristocratiques, de combattre les hiérarchies, au nom de l’idée, très égalitaire et, en ce sens, démocratique, que toutes les pratiques se valent, que chacun possède le droit de vivre sa différence, à être soi-même. Outre ce rejet, il faut selon lui  s’appuyer sur la responsabilisation des citoyens individuels ou collectifs,  l’éducation morale des citoyens, l’exercice  régulier de la liberté privée, le rôle de la société civile et des ONG, le rôle de la démocratie  participative et délibérative doivent être des nœuds où l’écologie démocratique passerait pour pallier le problème de l’humanisme et de l’écologie. A côté de l’écologie démocratique, une autre forme de pensée sur l’écologie pourrait aider à réguler  le problème entre l’humanismeet l’écologie. C’est celle du Pape François appelée écologie intégrale qui dans son encyclique Laudato Si’  promeut de résoudre ce problème. L’écologie intégrale est une conception extensive de l’écologie pour sauvegarder la biodiversité mais aussi l’être humain. Cette écologie se veut intégrale car elle considère que les écosystèmes et la vie humaine sont liés. A la différence de l’écologie profonde, l’écologie intégrale est une écologie « qui n’exclut pas l’être humain ». L’écologie intégrale pour le Pape a une dimension environnementale, sociale, économique, humaine et beaucoup plus culturelle.

Pour conclure, nous pensons que l’idée d’accorder des droits aux animaux et à la nature ne serait pas la meilleure voie pour résoudre le problème écologique.  Conscient des effets néfastes de la destruction de la nature et la perte de la biodiversité, il serait important pour nous de faire  prévaloir certaines conceptions  de l’homme par rapport  à la nature. L’environnement, par exemple, n’est plus concevoir comme un bien à exploité mais un bien commun sacré à préserver si nous voulons une vie épanouis sur terre. Aussi,  nous pensons que l’écologie  n’est plus à concevoir comme la défense des animaux seulement comme l’a dit le président Jacques Chirac en 2012 lors de sa campagne à Lyon mais comme un sujet sociale. Pour ce faire, il faut une éthique collective pour la sauvegarde de la nature. En plus, dans notre monde Africain, il faut revenir sur certaines valeurs culturelles et cultuelles pour la préservation  de la faune et de la flore. Selon  Bruno Doti SANOU, enseignant chercheur à l’université polytechnique de Bobo Dioulassou, dans son œuvre Politiques environnementales : Traditions et coutumes dans l’Afrique Noire, pense qu’il faut revenir sur nos traditions et coutumes pour lutter contre le changement climatique.  Cela constitue à revenir sur les valeurs spirituelles et les pratiques culturelles. Aussi, celui-ci propose de concilier la science et la culture pour une lutte efficace contre le changement climatique.

Ainsi prend fin, honorables membres du jury, la présentation de notre travail de fin de cycle. Nous  vous remercions de votre attention et nous tenons à votre disposition pour les échanges et aussi tenir compte de vos remarques pour améliorer notre travail. Je vous remercie !!!! 



Paul GOUBA

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