samedi 30 novembre 2019

Homélie 34° Dim. T.O Année C: Le Christ Roi de l’univers


Lecture: 2 Sam 5,1-3;  Ps 121 (122); Col 1,12-20; Lc 23,35-43

HOMÉLIE

Chers frères et soeurs, aujourd’hui, 34ème dimanche du T.O Année C, c’est la solennité du Christ Roi de l’Univers? Roi, donc mogo-puissant, gestionnaire des affaires courantes, garant de l’existence d’un peuple, protecteur…Pour Israël, le roi est celui qui gouverne, marche à la tête du peuple et combat avec eux; « Il nous faut un roi … (disaient les anciens à Samuel) notre roi nous gouvernera, il marchera à notre tête et combattra avec nous » (cfr. 1 Sm 8,19-20). Jésus (roi) est donc celui qui gouverne, choisit ses collaborateurs dans la gestion du monde, trace la ligne de conduite pour tout l’univers, définit les normes, donne des directives à suivre pour qu’il y’ait la paix dans tout l’univers, et assure sa survie de! 

La grande question que l’on peut se poser ce matin et celle de savoir si l’univers tel qu’il est aujourd’hui reflète la royauté de Jésus? le constat est désolant: l’univers souffre car il est soumis à la servitude des appétits des hommes (cfr. Rm 8,18-25), la nature se dégrade jour après jour (déchets, pollution de toute genre…); les hommes sont en guerre (ethnique, religieuse, politique, et même commerciale… oui nôtre pays en particulier est assiégé par des brigands fainéants qui tuent sans réfléchir), les hommes refusent de cohabiter, de partager équitablement ce qu’offre la nature; c’est la survie du plus fort - tu veux ou pas tu dois te battre, ou on t’écrase… c’est le plus fort qui commande et impose sa loi (parfois des lois immorales nous sont imposées par de puissant)  Que c’est-ce que s’est passé à la royauté du Christ, (what went wrong), que veut dire Christ Roi de l’univers? avons-nous le droit de fêter la royauté universelle du Christ? 

Et oui! Christ est Roi de l’univers, mais il n’est pas roi à la manière des rois de ce monde car sa royauté est éternelle. Le programme de ce roi Jésus est clair « nous rendre capable d’avoir part à l’heritage des saints en nous arrachant à la puissance de ténèbres » (cfr. Cl 1,12-20). Mais, chers frères et soeurs, sommes-nous prêts à l’accepter comme notre roi, sommes-nous prêts à le permettre de marcher à notre tête et diriger nos vies? sommes-nous décidé de respecter la ligne de conduite qu’il a tracé pour son peuple? le reconnaissons nous comme roi?

Nous lisons dans la première lecture d’aujourd’hui que les anciens d’Israël ont reconnu en David celui que Dieu avait choisi pour être leur roi, et ils l’ont accepté et couronné roi pas seulement pour un tribu, mais pour la totalité de tribus d’Israël. Cette royauté Davidique a prospéré, a porté beaucoup de fruits, Israël était devenu fort et invincible, capable de repousser les ennemis du royaume; tout cela, parce que les peuples avait accepté David, ils ont compris le sens de sa royauté et lui obéissaient. Ils avaient réaproprié les principes de justice et de fidélité à Dieu, sur lequel étaient construit ce royaume. Nous le savons, après David, son fils Salomon, fidèle serviteur de Dieu, a réussi à preserver l’intégrité du royaume pendant plusieurs années. Mais l’égoïsme des hommes, l’amour du plaisir, l’arrogance de ses fils, infidélité à Dieu ont vu ce royaume puissant réduit à rien. Les choses vont s’empirer lorsque les notables et les élites d’Israël vont être exilé en Babylone! Malgré tout cela, Israël a continué à espérer, à prier et attendre le jour que le Seigneur enverra un messie, un sauveur qui restaurera la dynastie Davidique. L’Evangile nous montre que, la réponse à leurs prières, c’est Jésus, mais ils ne l’ont pas reconnu comme le Roi, pas seulement pour Israël mais pour l’univers entier.

Oui, chers frères et soeurs, aujourd’hui encore, l’égoïsme de l’homme est entrain de détruire le monde à une vitesse remarquable (on jette le sachet ou on veux et personne ne ramasse, on préfère acheter des grosses à voiture gasoil, on s’en fou des arbre! comment un chrétien peut-il passer toute une année sans planter même une fleur…), l’amour du plaisir et des biens matériel déchirent nos pays (corruption, guerres, on vend on acheter sans se sourcier de l’aspect moral de nos transaction…), le manque de fidélité sème le découragement dans les coeurs de nos enfants, l’arrogance de l’homme vide nos sociétés de toute valeur et prive l’homme de Dieu. Ou trouverons nous la solutions à ce déchirement généralisé? que devons-nous faire?La fete d’aujourd’hui nous apporte une solution: Jésus. Nous devons accueillir Jésus pour ce qu’il est: le Messie, le Roi de l’univers. Nous devons accepter Jésus, comprendre sa royauté, l’obéïr et adopter les principes de son royaume. Nous devons collaborer avec lui pour étendre son royaume afin que le monde puisse le connaitre et l’accepter comme Roi. Oui comme nous répète St. Paul, en Jésus Christ nous aurons parts à la sainteté des enfants de Dieu.

Au pied de la croix, Jésus apparait comme un bandit, une victime de plus du système de ce monde, le clergé se moque de lui. Pourtant c’est là où sa royauté véritable se rend visible. Une royauté qui va au delà  du matériel, qui ne réponds pas aux critères de ce monde; Une royauté qui s’exprime dans l’humilité et le sacrifice. Une royauté qui souci de pauvre et de faibles comptent. Oui il s’agit d’une lumière pour notre temps. Mais assez souvent nous ne voyons pas Jésus comme Roi car nous sommes porter à le juger par rapport aux valeurs de ce monde: oui un roi doit avoir une armée, beaucoup d’argent, une grosse voiture, doit être connu. Oui nous ne sommes pas different des anciens d’Israël qui l'avaient crucifié alors que celui qu’ils attendaient. Chers frères et soeurs, ne laissons pas le monde nous aveugler et alterer notre judgement/nous empêcher de reconnaitre Jésus come Roi que le monde attend. 

Sur la croix, Jésus, nous apprend des grandes leçons. Si nous voulons qu’il marche à notre tête, qu’il combatte pour nous, nous protège, et soit notre roi; si nous voulons être dignes de sont royaume, alors nous devons adopter les valeur sde son royaume: l’humilité, le sacrifice et l’amour. Le bandit crucifié avec lui, ia obtenu le salut car il était simple et vrai avec lui-même. Chers frères et soeurs. soyons vrais, simples et humbles car c’est cela qui fera de nous des enfants du royaume. Prions au cour de cette Eucharistie que ce Roi de l’univers nous procure la paix. Amen.


Remmy Kambole

vendredi 29 novembre 2019

La fête Lavigerienne: Commentaire du thème de l'année (Premier prix)

Serge Sawadogo recevant le prix des  mains de la Soeur Thérèse 

« Dans un esprit de tout à tous, soyons des témoins authentiques du Christ pour un monde de paix. »

Afin de vivre dans l’harmonie et la concorde, la Maison Lavigerie a choisi ce thème comme ligne de conduite. Elle veut que tous ses membres tentent d’organiser leur vie à tous les niveaux sur la base de ce thème. Toutefois, comment cerner le sens fondamental de ce thème ? Peut-il réellement servir à l’instauration d’une vie communautaire plus harmonieuse ? Peut-on construire une communauté harmonieuse en vivant sous l’égide de ce thème ?

Il importe avant tout de s’intéresser aux sens des mots pour répondre aux multiples questions posées ci-dessus. D’abord, en ce qui concerne l’esprit de tout à tous, nous devons le comprendre dans le sens de l’unité. L’esprit de tout à tous auquel le Cardinal Lavigerie lui-même invite ses missionnaires, est un esprit de communion, d’unité et d’attention entre les membres de la communauté. C’est un sacrifice pour autrui, un don gratuit et inconditionnel à autrui et pour la mission évangélisatrice. Le tout à tous implique et invite au renoncement pour tout et en tout. Une fois que nous vivons manifestement ce tout à tous, il nous faudrait dès lors être des témoins authentiques. Témoigner, c’est certifier qu’on a vu ou entendu, exprimer ou faire paraître, montrer, manifester notre amour du christ à nos frères et sœurs dans notre lieu d’apostolat et partout où nous sommes. Ce témoignage ne peut se faire que si nous sommes forts de la présence plus rassurante du Christ, celui-là même qui nous envoie témoigner. En effet, dans notre contexte de vie, le témoignage de l’amour du Christ est impossible dans un premier temps sans un signe visible de l’amour que nous portons les uns pour les autres.  Entendons bien qu’aimer c’est vaincre ses ennemis, c’est tout perdre pour gagner et suivre Jésus et comme le dit l’Evangéliste Jean։ « À ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. ». Dans un dernier temps, nous pouvons nous appliquer à vivre de manière plus profonde les œuvres de miséricorde afin de témoigner de l’amour du Christ pour un monde où abonde la quiétude. Toutefois, ce témoignage doit être authentique ; nous devons être des témoins authentiques. Authentique signifie vrai, sincère et juste. Ainsi devons-nous mettre la main à la patte pour être au maximum vrais avec ceux à qui nous annonçons la Bonne Nouvelle, sincères dans nos propos avec eux et justes dans les actes que nous posons. Nonobstant, il est capital de souligner que nous ne pouvons être vraiment authentiques avec notre faiblesse humaine. D’où le recours à la prière et à la Parole de Dieu qui comme l’eau et la nourriture, sont indispensables à tout missionnaire aspirant à l’authenticité dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Il nous faut prier et demander l’assistance du Christ dans toutes nos entreprises missionnaires.  Le résultat de ce témoignage authentique sera en fait l’instauration d’une société stable et d’un monde de paix.

Ainsi, arrivons-nous maintenant au terme le plus important de notre thème si nous nous référons à l’actualité. C’est le terme Paix. Nul en effet n’ignore que la paix est une denrée qui devient de plus en plus rare de nos jours. Tous, où que nous soyons, nous avons besoin de la paix pour entreprendre une chose durable. La paix à laquelle nous faisons cas ici revêt deux faces :la paix intérieure et la paix extérieure. La paix intérieure en ce sens qu’un missionnaire qui veut être authentique doit d’abord faire la paix avec lui-même, avec son histoire personnelle et avec sa condition de vie. Sans ce premier aspect, le deuxième aspect qui consiste à faire la paix avec son confrère en communauté, avec ses Chrétiens et avec tout son entourage s’avère impossible. Pour être un témoin authentique, le missionnaire se doit être un homme de paix. Il doit tâcher de poser des actes occasionnant la paix et faire de telle sorte à ne pas être un acteur actif déclencheur de conflit. Aussi, pour un monde de paix, nous devons accorder une place de choix au dialogue. Pour que ce dialogue soit plus fructueux et puisse nous conduire à la paix, l’écoute attentive et la compréhension de l’autre dans sa différence sont des éléments indispensables. Sachons que comme le dit le penseur français Lamennais, « la paix est le fruit de l'amour ; car pour vivre en paix, il faut savoir supporter bien des choses » et appliquons-nous à faire fi de nos préférences personnelles pour être authentique dans la mission. Face à un monde confronté à un extrémisme violent, faisons de la paix, fruit d’un amour fraternel, notre arme de combat car pour Vauvenargues, « la paix rend les peuples plus heureux et les hommes plus faibles. » En effet, un ennemi qui se sent aimer par la personne à qui il veut causer du tort est déjà d’une manière ou d’une autre paralyser par l’amour.

Tout bien considéré, animés par un véritable tout à tous, soyons des efficaces témoins authentiques pour un monde tant assoiffé de paix et de quiétude. Que ce thème ravive et ranime en nous l’esprit de tout à tous afin que nous ne nous en tenons pas seulement à nos paroles mais que nous puissions passer immédiatement à l’acte pour que la paix et la quiétude soient nos « maladies » de tous les jours. Amen !


Serge SAWADOGO

La fête Lavigerienne: Premier prix du concours de dessin


« Comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait, j’élèverais la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur ».  Le Cardinal Charles Lavigerie nous a tracé un chemin pour la mission, et c’est de partout que nous venons pour cette mission. Dans notre travail, plusieurs icones sont utilisées. Ainsi pour rentrer dans le vif de notre œuvre, il est opportun de découvrir ce à quoi elles rapportent.

Cette  année académique  2019-2020, la société des missionnaires d’Afrique clôture l'année jubilaire. Cela fut une immense joie pour nous de bénéficier des multiples grâces de Dieu qui est le premier fondateur par excellence de la société. Ainsi, qui parle de société parle de communauté et qui dit communauté dit union. Dans cette perspective de renaissance c'est-à-dire, de nouveaux le baptême, la Maison Lavigerie  a pris l’initiative de vivre cette année  sous l’ombre d’un thème qui lui mènera à bon port. Il s’agit donc : « Dans un Esprit de tout à tous, soyons des témoins authentiques du Christ pour un monde de Paix». Au regard de ce thème, nous serons attentifs aux indicatifs comme, Esprit de tout à tous, témoins authentiques, monde de paix. Nous pourrons dire que celui qui s’inscrit  dans la vie communautaire chez les missionnaires d’Afrique souscrit en même temps à la règle de l'Eprit de tout à tous. Le cardinal Lavigerie nous a invités à cette vie. 

Sidoine montrant son dessin au père Ricardo de la congrégation de Don Orione

C'est le Christ lui-même qui nous envoi dans un monde complexe et en pleine mutation, C'est pourquoi nous avons en plein centre de notre œuvre  une pirogue, pour la mission comme le faisait Saint Paul, soutenue par deux mains qui se saluent marquant la diversité, le brassage de tous blancs et noir comme le demandait le cardinale Lavigerie. Cette même pirogue à la signification d'une calebasse signe d'humilité comme arme dans notre mission. Nous sommes sollicités pour donner un témoignage authentique du Christ. La présence de la sainte croix en bas et à droite de l'œuvre montre que nous sommes des témoins authentiques du Christ mort et ressuscité. Cette croix glorieuse qui nous sauve. Comment portons-nous ce témoignage? C’est être aimable serviable complaisant, envers tout le monde. C’est aussi une façon de rejoindre l’autre où il est en se faisant son serviteur, rejoindre sa culture son rythme, sa façon d’être, être attentif à ses besoins et ses souffrances. Comme un bon exemple nous avons pris le pélican grand symbole du don de soi. Il donne à ses petits son sang. Apres 150 ans nous renaissons de nouveaux et cela nous rappelle notre baptême d'où la présence de la bougie, lumière que le Christ lui-même nous donne. En outre, nous signalons que la présence même du Cardinal Charles Lavigerie montre que c’est lui le fondateur. 

Sidoine Bako avec son dessin
Tout ce que nous volons faire c’est pour un monde de paix. En face du Cardinal il y a le globe terrestre qui symbolise le monde. Ce globe est entouré par le rosaire du missionnaire cela nous incite à la prière pour pouvoir réaliser ce monde de Paix. Soyons un peu attentif au blé et à la vigne qui se trouve respectivement aux extrémités de la pirogue. Nous communions tous au même corps et au même sang du Christ. Nous signalons que d’autres symboles et couleurs nous ont été utiles juste pour l’esthétique de notre œuvre.

Bonne fête, que Marie Notre Dame d’Afrique nous obtiennent les grâces nécessaires auprès de Dieu et que la Société des Missionnaires d’Afrique toute entière soit bénit maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !


Sidoine BAKO

mercredi 27 novembre 2019

La fête Lavigerienne: Poème sur le thème de l'année (Premier Prix)

Barthelemy Sawadogo recevant le prix des mains de la Soeur Agnes

« Dans un esprit de tout à tous, soyons des témoins authentiques du Christ pour un monde de paix » 

Frères et sœurs,
Ah! Quelle heure !
Cette heure qui fait de tout un leurre ;                                                                                                          
Cette heure où tout se meurt ;
Cette heure où même la peur de l’horreur disparaît de nos cœurs.

Frères et sœurs,
Ce qui est une frayeur pour moi, c’est cette gangrène comme une graine qui grandit en un arbre de haine : la complaisance, l’aisance dans l’insouciance face à la division.

Frères et sœurs,
Nos différences ne sont que physiques, munis de six sens à la fois tous identiques.
Nous sommes similaires mais pas tous égaux ;
faits de qualités, de vanités et de défauts.
Ce que je  crains c’est qu’on veut effacer cette différence qui, au lieu d’être une richesse est une menace, une menace pour notre race.
Oui ! En cette heure  où la différence est synonyme de dissemblance, 
elle rime avec disparité et négativité.
Ce que je crains c’est que nous avons perdu cet arbre à palabre pour adopter comme mode de justice le sabre.
Notre pays, reconnu pour son exemple vivre ensemble,
est  mis à mal par le diable.
Depuis, le Sahel semble avoir pris un coup fatal.
J’ai mal d’entendre qu’à la capitale on fête la bière
Quand je sais que depuis les collines Centre-Nord,
De soif et de faim, nos frères se meurent et dorment en plein air.

Frères et sœurs,
Or le nordiste devait se préoccuper de ce que vit son frère sudiste.
La discorde pollue notre belle fraternité,
obligeant chacun à se retrancher dans son égo, sa communauté.
Ce qui me reste,  c’est ma plume et mon poème pour pouvoir vous dire,
vous dire ce que mon âme clame :
cultivons l’esprit de communion,
cultivons l’esprit de solidarité,
cultivons l’esprit de partage,
cultivons l’esprit de sacrifice,
bref, cultivons un esprit de tout à tous !
Ainsi témoignerons-nous l’amour de celui-là même qui n’est qu’Amour, et,
Notre monde préservera la PAIX !

Merci.


Barthélemy SAWADOGO

Méditation de la semaine du 16 au 23 Novembre


Chers formateurs et chers étudiants bonsoir.   En cette 33eme semaine du temps ordinaire l’équipe Bienheureux Charles nous propose comme thème de méditation, un extrait de l’Évangile selon St Luc, au chapitre 21 verset 19 : « c’est par votre persévérance que vous garderez la vie. » A travers ce message, le Christ nous invite à tenir bon face aux différentes situations que nous allons rencontrer, de bâtir notre foi sur du roc ; que les troubles de ce monde ne nous égarent point. Ainsi il nous appelle à le prendre comme modèle d’espérance ; lui qui a souffert pour que nous ayons la paix et la paix en abondance. Ainsi face à cette situation d’extrémisme violent que traverse notre pays et certains de ses voisins, nous devons être des témoins d’espérance. Nous sommes tous invités à persévérer dans l’amour, la joie et l’entraide mutuelle tout en ayant pour tremplin la prière. Très chers frères prions le père Tout-puissant afin qu’il nous donne le courage nécessaire pour que nous puissions faire jaillir l’amour de nos cœurs en faveur de ce monde qui en a tant besoin. Que par nos prières et nos actes nous bâtions en brèche la haine et la violence qui hante notre monde. Bonne et fructueuse semaine à tous !!



Joël NANA

mardi 26 novembre 2019

La fête Lavigerienne de cette année 2019-2020


Toute la Société des Missionnaires d’Afrique, (Pères blancs et sœurs blanches) rend grâce à Dieu pour le 127ème anniversaire du retour au père de leur fondateur le Cardinal Charles Lavigerie. Précisément à la maison de formation Lavigerie ici à Ouagadougou, nous avons accueilli et fêté avec enthousiasme cette opportunité.  

Il faut tout d’abord noter que nous sommes rentrés dans la préparation de cette fête avec la préparation des pièces théâtrales et organisation d’un jeu concours qui consistait à prester un poème, ou un commentaire ou une œuvre d’art plastique à la lumière de notre thème d’année qui est dans un esprit de tout à tous, soyons des témoins authentiques du Christ pour un monde de paix. 


C’est ainsi que nous avons partagé une soirée récréative qui rassemblait toutes les communautés le 22 Novembre. À cette soirée il y a eu des prestations de tout genre et on l’a clôturée avec la remise des cadeaux aux participants gagnants au jeu concours. 


Le lendemain c’est-à-dire le 23 Novembre, était la messe. Cette messe a eu lieu dans une des grandes salles de la place. A cette messe le célébrant principal, Delphin GNIMBO assistant provincial de la PAO, revenait sur les paroles du Cardinal en disant Soyez des apôtres et ne soyez que cela.  La parole de Dieu nous enseignait que Jésus a pris son courage et affirmé face au Saducéens la résurrection des morts. 



Après la messe fut une séance de rafraichissement. Dans l’ambiance, les enfants de Dieu ont fraternisé pour mettre en relief un point de ce que nous dit le tout à tous du Cardinal Lavigerie. La cérémonie tirait vers sa fin lorsque le père Yago nous a béni tout en rendant grâce au Seigneur mais en l’implorant pour le reste de nos activités. Nous profitons de cette publication dire merci à tous ceux qui, de prêt ou de loin, ont œuvré pour que cette fête soit un succès. Le Seigneur vous  rendra au centuple vos bienfaits.

Chacun dans ses forces constitue une pierre pour cette communauté. La complémentarité est surtout retenue car venu de partout, et unis par la volonté du Christ, la solidarité est une qualité recherchée dans cette maison. Le Père qui nous a réuni, nous donnera encore un cœur humble, un esprit d’unité et d’amour afin que nous puissions être sel et lumière partout où nous sommes sollicités. Que maman Marie notre Dame d’Afrique qui est la mère des missions nous obtienne les grâces nécessaires auprès de Dieu pour continuer avec zèle et passion l’œuvre que notre fondateur et nos ancêtres, dans la mission, ont initiée,  Amen !
                                          

Wilfried Sidoine Yiwoala BAKO
étudiant à la Maison Lavigerie.

lundi 25 novembre 2019

Méditation de la semaine du 23 au 30 Novembre 2019

Chers frères,

         En cette nouvelle et dernière semaine de l’année liturgique, et à l’approche pressant de l’avènement de Jésus christ, l’équipe du bienheureux Alain nous propose le thème de méditation suivant : « PRENEZ GARDE DE VOUS LAISSER EGARER… » (LUC 21, 8).

En effet, Jésus, s’étant toujours soucié de notre salut éternel, ne cesse de nous conseiller afin d’être plus efficace aux yeux de son père au courant de notre pèlerinage terrestre. 

Aujourd’hui comme hier, Jésus nous instruit à propos des signes précurseurs qui marqueront la fin du monde et  son retour glorieux sur cette terre. En nous disant de prendre garde, il nous exhorte à l’esprit de vigilance et de prudence. Pourquoi nous instruit-il de la fin du monde ?

Il est important pour nous, chrétiens de savoir que la fin du monde arrivera  car nous la proclamons déjà dans le credo : ‘’d’où il viendra juger les vivants et les morts’’. Mais aussi que cela arrivera  à travers des signes astraux, des guerres entre nations, des désordres, des famines, des tremblements de terre etc. Mais, ce ne  sera pas le moment. Car il faut que ces signes arrivent d’abord, nous le prévenait  Jésus (Lc 21, 9-11). Et il précise que des loups déguisés en agneaux (par exemple, des faux prophètes, pasteurs et prêtres) profiteront de la situation de cette prophétie, pour tromper la vigilance des enfants de Dieu. D’où la nécessité pour nous ses témoins, d’être sage face à ces contrevérités. Il nous prévient dans apocalypses 3, 3 en ces termes : « Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi ». Il nous arrive souvent que les signes de notre temps nous font pensés, à la fin du monde à tel point que nous restons seul face à notre foi dans la solitude. Ces signes sont entre autres, la dérive morale, les guerres, les crises écologiques, le terrorisme, bref. La question qui suit, est de nous demander qui est à l’origine de ces fléaux ? N’est ce pas l’homme  qui occasionnera sa propre fin du monde ? Jésus nous donne un autre enseignement à travers ce passage eschatologique de st Luc qui est de ne pas nous préoccuper seulement de ces signes, ni d’avoir peur, mais de demeurer et  de rester plutôt ferme dans la foi et la loi de son père ‘’tel qu’un veilleur ne guette l’aurore’’ comme nous le dit le ps129. Car il nous a déjà dit qu’il est avec nous jusqu’à la fin des temps (Mt28, 20).                      
                
Que Dans un esprit de tout à tous, nous puissions être toujours  des témoins authentiques du Christ afin qu’au retour de notre maître, nous soyons prêts  en tenue de service pour lui souhaiter  ‘’nin waongo ‘’ (bienvenue en more) et le servir. Que par l’intercession de notre dame d’Afrique et de nos Bienheureux missionnaires d’Afrique, cela soit ainsi. Amina !
      
                      Bonne fête du Christ Roi de l’univers et bon temps de l’Avent à nous tous !



Renaud ALLIMAN 

samedi 23 novembre 2019

Célébration à la mémoire du Cardinal Lavigerie

Introduction

En cette fête de l’entrée au Ciel de notre fondateur, le cardinal Charles Lavigerie, fête de la Maison Lavigerie et de l’Institut supérieur privé de Philosophie Maison Lavigerie, rappelons–nous de ses paroles fortes prononcées en décembre 1888 : « Je suis un homme, l’injustice envers d’autres hommes révolte mon cœur. Je suis homme, l’oppression indigne ma nature. Je suis homme, les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m’inspirent que de l’horreur. » Ces paroles n’ont pas pris une ride. Sa révolte pour l’injustice, pour l’oppression sous toutes ses formes, elle est toujours d’actualité malheureusement. L’Église-famille du Burkina Faso/Niger vit ces jours-ci un temps fort de sa foi à travers le congrès sur la miséricorde divine, si chair à nôtre pape François. Entrons dans cette célébration en demandant au Dieu miséricordieux de nous prendre en pitié, de prendre notre pays et tous ceux de la sous-région sous sa protection. Demandons pardon…  

Homélie

Tu nous appelles à t’aimer, en aimant le monde où tu nous envoies, ô Dieu fidèle, donne-nous, en aimant le monde, de n’aimer que toi !!!

Le Cardinal Charles Lavigerie est né le 31 Octobre 1825 et appelé au ciel le 26 novembre 1892, 67 ans de vie, 24 ans de lutte contre toutes formes d’esclavages. De 1892 à 2019, 127 ans. Aujourd’hui, nous célébrons la 127 ème année depuis son entrée dans la vie éternelle. 

Père Delphin Nyembo pendant l'homélie
Chers frères et sœurs dans le Christ, notre Église-Famille du Burkina-Faso / Niger, vit un temps fort ces jours-ci avec le Congrès sur la miséricorde divine. C’est le quatrième congrès de l’Afrique et Madagascar sur ce thème. Le précédent s’était tenu à Kigali au Rwanda. 

Le pape François, qui se soucis, de la paix dans le monde et en Afrique en particulier a envoyé le Cardinal Dieudonné Nzanpalainga, archevêque de Bangui en Centrafrique, à ce congre. Ce Cardinal est bien connu aujourd’hui pour les efforts qu’il a déployés en faveur de la paix et de la réconciliation nationale dans son pays, la Centrafrique. Il a en particulier œuvré avec des imams et les communautés chrétiennes et musulmanes pour éviter le pire dans son pays. Sans doute que le pape François a trouvé qu’il s’agissait de l’homme qu’il fallait pour venir ici au Burkina Faso. Il peut nous partager sa longue expérience en matière de paix et de réconciliation. Il a sans doute entendu parler du Cardinal Charles Lavigerie et de ses propos sur la justice, en particulier en faveur des esclaves. La campagne antiesclavagiste du Cardinal Lavigerie a en  effet laissé des traces dans l’histoire. 

Notre fondateur n’a pas ménagé sa peine pour lutter contre toutes les formes d’esclavage. Un jour, il nous avait invités, nous ses missionnaires à aimer l’Afrique… Écoutez plutôt : « Aimez l’Afrique pour les plaies sanglantes de son esclavage, pour les cris dedouleur qui s’élèvent, depuis tant de siècles, de ses profondeurs, pour ses infortunes passées, pour ses grands hommes, pour ses saints ! »

Le Cardinal Dieudonné Nzanpalainga, dès son arrivée à Ouagadougou, et lors de l’ouverture du congrès a déclaré : … « La Miséricorde divine est le nom de Dieu, c’est sa carte d'identité. C'est ce cœur immense de Dieu lui-même qui veut se pencher sur la misère de ses enfants. Cette miséricorde, a-t-il ajouté, s'avère impor­tante, pour le monde actuel, et le Burkina Faso en particulier. » 

Pour lui, son pays, la Centrafrique, et le Burkina Faso, se ressemblent à plusieurs niveaux. « Deux pays enclavés sans accès à la mer. Ils ont en commun des terres ébran­lées par une abominable furie meurtrière », a-t-il regretté.

Le Cardinal centrafricain a rappelé que ces dernières décennies sont marquées par des évènements bouleversants à tous les échelons.        « L'espoir d'un avenir serein se trouve perturbé. Le feu tragique­ment meurtrier du terrorisme, des conflits    militaro-politiques secouent nos pays », a-t-il déploré. Néanmoins, a-t-il lancé, il est tou­jours possible de se pardonner, de s'aimer, d'espérer et de prier avec cette miséricorde. 

C’est vrai que des faits concrets illustrent la souffrance de nos populations en ce momentDe 2015 à nos jours, le Burkina compte près de 600 personnes tuées, avec de nombreux blessés et totalise plus de 800 000 déplacés internes. Le représentant du gouvernement à ce  congrès, Monsieur Siméon Sawadogo, Ministre d’État, a commenté :      « Cette situation met à mal nos valeurs fondamentales de cohésion sociale, de vivre-ensemble, de solidarité commu­nautaire et de la tolérance interre­ligieuse. » 

Le Cardinal Lavigerie, notre Fondateur, nous conseillait de ne pas baisser les bras et de continuer, malgré tout, à aimer l’Afrique, même, et surtout, quand elle traverse tant de difficultés et de malheur. Écoutons-le…« Aimez l’Afrique, aimez ses peuples comme une mère aime ses fils, en proportion de leur misère et de leur faiblesse. Aimez, quoi que vous en ayez souffert, quoi que vous en puissiez souffrir encore… Aimez-la avec ses souvenirs, ses légendes, ses traditions de respect et de foi… »

Défenseur des droits de l'homme, le Cardinal Lavigerie, durant tout le temps qu’il a passé en Algérie et en Tunisie, n'a pas ménagé sa peine pour lutter contre l'esclavage, et sous son impulsion les gouvernements avaient enfin décidé d'agir. Mais il savait bien que pour atteindre le mal à la racine, l'Évangile serait finale­ment plus efficace que la poudre et les balles... C'est ce qu'il avait dit, le 20 juin 1879, au deuxième groupe de missionnaires qui s'apprêtait à partir au centre de l'Afrique :

« Allez, mes fils, allez enseigner cette doc­trine. Dites à tous ceux que vous rencontrerez que ce Jésus dont vous leur mon­trerez la croix, est mort sur elle, pour porter toutes les libertés au monde, la liberté des âmes contre le joug du mal, la liberté des peuples contre le joug de la tyrannie, la liberté des consciences contre le joug des persécuteurs, la liberté des corps contre le joug de l'esclavage ! »

Demain, ce sera le grand rassemblement à Yagma pour clôturer le congrès qui a pour thème : « La Miséricorde divine, une grâce pour notre temps ». Peut-être certains et certaines d’entre nous s’y rendront. Et en cette fête de l’entrée de notre Cardinal Lavigerie dans la Vie éternelle, je  vous propose la prière que le Cardinal avait lui-même composé lors de sa campagne antiesclavagiste :

« Seigneur, Toi qui es le Fils unique du Père, Tu as revêtu la forme des esclaves, en Te faisant homme, et Tu T'es laissé emprisonné et cloué sur une croix comme un criminel pour sauver tous les hommes de l'esclavage, alors aie pitié, nous T'en supplions, de tous ceux et toutes celles qui, aujourd'hui sont esclaves, de leurs passions, de leurs addictions, de leurs idoles, mais aussi des personnes, exposées à toutes les horreurs et à toutes les hontes de la servitude ! Obtiens-leur miséricorde par ta Passion et ta mort ! Arrache-les à la cruauté de leurs mauvais maîtres, et conduis-les à la lumière et à la liberté des Enfants de Dieu ! Amen. » 

À l’imitation de notre Fondateur, soyons des bâtisseurs de paix et de réconciliation, luttons contre toutes les formes d’esclavages, aujourd’hui, éduquons, formons, dénonçons tout ce qui s’oppose au bonheur de tous, proposons tout ce qui rapproche et qui unit, soyons des ministres de la Miséricorde. Que le Cardinal Charles Lavigerie intercède pour nous et nous obtienne la grâce de la joie et de la fidélité à la suite de Jésus Christ nôtre Seigneur.  Bonne fête !

Tu nous appelles à t’aimer, en aimant le monde où tu nous envoies, ô Dieu fidèle, donne-nous, en aimant le monde, de n’aimer que toi !!!


Père Delphin Nyembo
Assistant Provincial


vendredi 22 novembre 2019

La grande finale de la coupe Lavigerienne

Équipe de deuxième année célébrant la victoire

Dans le cadre des activités de la fête Lavigerienne, un premier match opposait d'abord la première et la deuxième année. Après un dur labeur, la deuxième année sortit vainqueur par un tire au but. Suite à cette victoire, la finale opposa la deuxième et la troisième année. De ce fait, pour le bon déroulement de ce match, à partir d 15heure tous les joueurs, supporteurs et invités étaient présents. Et comme l'eau coule au dessus de la boue, le jeux commença à 16heure. Aussi tôt commencé, la deuxième année montra son cap de gouvernail par 1 but à 0. 


Le travail n'excluant pas le repos, les joueurs prirent quelques minutes de récupération  Après s'être récupérés  le match reprend avec une vivacité, avec des techniques impréssionnantes et d'ardente détermination. Mais, comme a-t-on l'habitude de dire, "l'argent appelle l'argent", je paraphrase en disant qu'un but appelle un autre but. C'est ainsi que le redoutable et l'incomparable joueur, Nana Joseph, fait mimer le filet surtout et avec une flexibilité à la manière "messique". Etant donné qu'au foot il ya toujours un vainqueur et un vaincu, la victoire fut au main de la deuxième année. Puisqu'il y a un temps pour tout, le match pris fin avec des recompenses des différentes équipe.La deuxième année souleva son "trophée" qui était convoité par tous. La gorge étant sèche, un rafraîchissement et un grignotement fraternel furent mis à la disposition de tous et ils partagèrent dans un Esprit d e tout à tous. La soirée du 19 fut une soirée extraordinaire pour la Famille Lavigerienne et ses amis. Que dans ce même Esprit, nous soyons des témoins authentiques pour un monde de paix.


François BÉRÉ

jeudi 21 novembre 2019

QUI EST BIENHEUREUX CHARLES DECKERS ?


Charles Deckers naît à Anvers en la fête de Saint Etienne, premier martyr, le 26 décembre 1924. Il ressenti très tôt l’appel de la mission, car à l’âge de six ans, raconta sa sœur, il demanda un jour à leur mère à quel âge on pouvait commencer à étudier le chinois …

En 1943, à Boechout (Belgique) Il entre chez les missionnaires d’Afrique en philosophie. En 1945, il accomplit son noviciat à Varsenare et poursuit ses études en théologie à Heverlee. Il est ordonné prêtre 8 avril 1950.  Nommer au Maghreb, il étudia l’arabe et bèrbère et approfondit sa connaissance de l’Islam ; il suivit aussi des cours d’économie et science sociale, s’armant ainsi pour la lutte contre la misère et exclusion. Préoccuper par la montée du nationalisme dans le monde arabe et racisme en Europe, il entendait les contrecarres pour ce qui était de lui, en luttant contre la misère sociale et oppression qui font le lit de tous les fanatismes.

A Tizi-Ouzou où il séjournera durant vingt et un ans en ayant de grande responsabilité: En 1955  il dirige  un foyer pour jeunes  à Tizi Ouzou en kabylie, il fut membre du secrétariat populaire, secrétaire du comité local croissant-rouge. En 1963 Par solidarité avec le peuple algérien, il avait pris la nationalité Algérienne. Son souci de la jeunesse kabyle lui valut parfois quelques frictions avec les Européens. Tué par les djihads le 27 décembre 1994 dans la cours de la communauté, près de sa voiture, à Tizi Ouzou. Il est béatifié en même temps que les 18 autres martyrs d’Algérie, le 8 décembre 2018 à Oran par Pape François. 

Biographie du bienheureux Alain Dieulanguard



Né le 21 mai 1919 à St.Brieuc (bretagne), il entra chez les Pères Blancs en 1943. Après son noviciat à Maison Carrée en Algérie, il fit ses études de théologie en Tunisie. Il prononça son Serment Missionnaire le 29 juin 1949 et fut ordonné Prêtre à Carthage le 1er février 1950.

Le Père Alain a passé toute sa vie Missionnaire, 44 ans, en Algérie, principalement en Kabylie. Comme tout Père Blanc, il commença par l’étude de la langue. Il étudia l’arabe à la Manouba à Tunis. Puis il se mit au berbère au cours des nominations qui suivirent : à Djemaa Saharidj, aux Ouadhias, à Beni Yenni, à Azazga… Tout à tour, il enseignait, s’occupait de l’aménagement d’un centre professionnel ou suivait un chantier. Il se dépensait beaucoup, faisant trois choses en même temps. La nationalisation de l’enseignement en 1976 lui permit de ralentir. Il en profita pour développer davantage son coté mystique et charismatique. 

Plusieurs fois, la vie contemplative l’avait déjà tenté. En 1978, il est nommé à Tizi-Ouzou, son dernier poste. C’est là, dans la cour de la maison des Peres Blancs, qu’en fin de matinée, le 27 décembre 1994, le Père Alain fut tué, ensemble avec ses trois confrères. Il repose au cimetière de Tizi-Ouzou.

Peu expansif, discret, homme d’intériorité et de prière, le Père Alain était estimé pour son dévouement et son souci des contacts. Il mettait beaucoup d’amour dans ce qu’il faisait : enseigner le catéchisme aux enfants chrétiens, accompagner l’une ou l’autre personne visiter une famille ou une personne âgée. « C’était un sage et les Kabyles le reconnaissait comme tel ».

Avec ses trois confrères bienheureux et les 15 autres martyrs de l’Eglise d’Algérie, il est fêté dans l’Eglise le 08 mai.

mercredi 20 novembre 2019

Témoignage sur la vie et la personne du Père Darius Zielinski


La communauté de la Maison D'Accueil de Ouagadougou
 (de gauche à droite:
Père Joseph Clochard, Staigaire Joseph Souverain et Père Remmy Kambole)

Mes confrères de la communauté de la Maison d’Accueil de Ouagadougou, la communauté de notre frère Dariusz, m’ont confié la charge de donner un bref témoignage sur la vie de notre confrère, qui vient de nous quitter.

Personnellement, j’ai connu Dariusz (appelé familièrement Darek) quand il était aux études au PISAI à Rome, et jai passé toute une année avec lui. J'ai pu apprécier son opiniâtreté dans l’étude de larabe. Jour et nuit il travaillait les bases de la grammaire arabe. 

Quelle image gardons-nous de notre confrère Darek ?

Un grand homme, déjà en taille ! 1m 90 ! On lappelait Diallo (et lui-même se disait Silmiga ) ou le mercenaire pour blaguer! Un grand homme aussi par ses qualités humaines : intellectuelles,physiques et spirituelles. Une capacité de  travail un peu hors du commun, puisquil était à la fois chargé de lAdministration du Centre Pélican ; mais aussi de seconder l’économe provincial pour la comptabilité et la gestion de la Province. Il aidait aussi l’accueil pour l’approvisionnement de l’économat et enfin, il se chargeait de tout ce qui se rapportait aux voyages : aéroport, visas, achat des billets, etc. 

Avant larrivée du Père Remmy Kambole, Darek était le seul à assurer ces multiples tâches sans compter la préparation et la célébration des messes quotidiennes de la communauté. Sa force était dans son organisation, et on comprend que devant ses multiples tâches, il pouvait parfois refuser un imprévu…

C’était un homme dune grande culture, il connaissait larabe et s’était mis au berbère en Kabylie, où il avait vécu avec nos bienheureux confrères, assassinés à Tizi Ouzou le 27 décembre 1994 (Christian Chessel, Jean Chevillard, Alain Dieulangard et Charles Deckers). Il avait aussi appris le Bambara lorsquil avait été nommé à kolongotomo dans le diocèse de Ségou. Bien sûr, il maîtrisait le français et langlais ainsi que litalien qu’il avait appris à Rome. Très adroit en technologie, il maitrisait à perfection l’outil linformatique… Il s’intéressait à tout, et il était aussi féru d’Histoire.

Au plan physique, c’était un champion de la marche. Sa dernière marche  pour se rendre Loumbila, représentait 55 kms, aller-retour ; sans parler de lexploit, avec son ami Pawel Hulecki, en décembre passé : Ouagadougou-Boromo, soit 120 kms en 4 jours ! Il marchait tous les jours pour aller au Pélican et pour lui, c’était aussi un temps de prière…
Cest un homme manuel qui navait pas peur de se salir les mains ! Le jardin verdoyant et fleuri de la maison daccueil est son œuvre ! En français, on dirait qu’il avait la main verte !!! D’ailleurs dans son nom, le mot verdure y figure. 

Merci Darek. Les gens ne te connaissant pas et te voyant en tenue de travail, te prenait pour le jardinier, ce quil acceptait avec  beaucoup dhumour. Dans tous les endroits où il a eu à travailler, il avait le souci de lenvironnement, que ce soit en Algérie, au Mali, dans la maison de formation en Pologne et ici au Burkina Faso. C’était un homme proche de la nature, aimant les animaux, aussi bien domestiques que sauvages ; ses émissions préférées à la Télé étaient celles sur les animaux et sur lenvironnement… 

Au plan spirituel, c’était un homme discret dans lexpression de sa foi, mais on découvrait sa profondeur dans ses homélies ou les récollections communautaires… il était fidèle au chapelet du mois du rosaire et encourageait ses confrères à le rejoindre. Pour lui, soccuper des plantes était une façon de prier et de louer le Seigneur.

Ce qu’il faut signaler ce soir, cest sa fidélité à sa vocation missionnaire, libre et disponible pour accepter les différentes nominations qu’il a reçu tout au long de sa vie missionnaire. Un homme qui prend à cœur le travail quon lui confie. Il aimait son travail à l’économat, et il aimait ses élèves du Pélican. Son passage au Pélican laissera un grand souvenir, surtout dans le domaine de la discipline et de lorganisation…

Il pouvait avoir lapparence dun homme dur et fermé, mais il avait un tempérament plutôt ascétique, dur et exigeant avec lui-même. Darek était un homme de relations, très ouvert, respectueux du personnel, et surtout juste. En ville, il était connu des commerçants, des agences de voyages des services de ladministration. On se souvient de lui comme d’un homme aimable et plein dhumour. Une de ses dernières paroles, a été de prendre des nouvelles du « petit Joseph », notre stagiaire, quil savait lui aussi en mauvaise forme « comment va le petit Joseph, J’espère qu’il ne souffre pas trop ? » disait-il le vendredi 8 novembre.

Darek a vécu jusqu’au bout, son engagement à la pauvreté et à la simplicité pour le Royaume. Il a laissé dans sa chambre peu de choses pour lui-même : quelques habits et des chaussures… mais il laisse dans notre communauté et dans chacun de nos cœurs, un grand vide.

Nous croyons que son absence est pour nous une présence, dune autre façon, parmi nous et quil va continuer à nous épauler, à nous aider dune façon plus efficace que lorsquil était parmi nous physiquement. 

Darek, repose en paix, salue pour nous, nos confrères Martyrs d’Algérie. Nous sommes convaincus que désormais tu feras communauté avec eux, comme autrefois à Tizi-Ouzou.

Que par la miséricorde de Dieu, l’âme de notre frère et ami Darek repose en paix ! AMEN

Au nom de communauté des missionnaires dAfrique de la Maison d’Accueil à Ouagadougou.



Père Joseph Clochard

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