Du latin quadragesima (Quarantième), le carême est une époque de quarante et six (46) jours, dont quarante (40) jours de jeûne et six (6) dimanches. Comme temps particulier de l’Église, il est inspiré par le chiffre symbolique quarante (40) qui est répétitif dans la Bible (cf Ex, Mt4, 1-11, Jonas, etc.).
Ce temps que nous appelons carême aujourd’hui, était à ses débuts, juste un petit temps de commémoration de la passion-mort du Christ. On procèdera ensuite par un allongement du temps avec une nouvelle vision qui est essentiellement la purification de l’âme afin d’être digne de la communion pascale. Au VIIe siècle il devient un temps d’expiation des pécheurs mis en quarantaine après une confession privée. On mettra très vite l’accent sur la pénitence, et la mortification corporelle afin de purifier l’âme. Les croyants vont ainsi se priver de la nourriture et d’autres choses qu’ils aimaient bien et le carême devient ainsi une belle occasion pour économiser la nourriture afin de s’enrichir et d’éviter aux populations la famine. Mais à partir du Vatican II, le devoir du « partage » forme un tout avec le jeûne. Le jeûne ne vise plus l’économie pour l’auto-enrichissement mais un moyen pour promouvoir la charité chrétienne et au-delà, la solidarité humaine ; bien plus, on se prive de la nourriture corporelle pour nourrir son âme en s’offrant plus de temps pour la prière. Les économies obtenues des privations doivent ainsi servir à aider les plus démunis à vivre un peu plus dignement avec le nécessaire vital. Depuis Vatican II, les prescriptions du carême s’assouplissent considérablement et l’on met plus l’accent sur la liberté et la volonté du croyant. Les obligations de groupe font place à la relation personnelle avec Dieu. Mais quelques restrictions alimentaires sont instituées pour le temps de carême : Au Moyen Âge la viande et tous les produits dérivants de l’animal (œuf, beurre, crème, fromage, le lait, etc.) étaient strictement interdits en carême ; mais aujourd’hui c’est plus la viande et l’alcool qui sont universellement proscrits les jours de jeûne (mercredi des cendres et vendredis). Et au-delà de ces interdits, chacun/e est invité(e) à se priver d’une chose (nutritionnelle ou non) qu’il/elle aime bien et dont la privation lui permettra de se disposer à mieux accueillir Dieu. L’Église encourage le jeûne et la prière, et demande le partage. C’est en référence à cela que l’on parlera aujourd’hui, selon certaines sources, des « 3 P » du carême : la Prière, la Pénitence et le Partage. Par là nous pouvons voir que le carême s’affiche plus sous l’aspect d’un temps de pénitence et donc de conversion. De ce fait on peut lui accorder aujourd’hui le sens d’un temps de retour à soi-même, une introspection pour recadrer sa vie vers ce qui est essentiel, un retour à Dieu dans de meilleures conditions. Les prescriptions de l’Église sur le carême promeuvent aujourd’hui la pratique des « 3 P » comme moyen idéal pour se rapprocher de Dieu et des hommes. C’est une culture de la cohésion sociale et de l’amour qui mène à Dieu. Nous avons ainsi un sens global du carême, une idée générale qui motive et donne sens aux efforts personnels des chrétiens pendant ce temps.
Nous sommes invités dans ce temps de grâces à suivre Jésus sur la montagne de la conversion, et ce, à travers nos efforts personnels. Que l’esprit de Dieu nous y aide !
PODA Bienvenu
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