Ministère
des Droits Humains et de la
Santé
Association
des Victimes du Palu
Dengue
Secrétariat
général
Objet :
Lettre épistolaire au palu dengue
Cher
je ne sais quoi,
Après
des jours de réflexion et de constat, nous n’avons pas résisté de prendre notre
plume pour te faire part de ce que nous ressentons au plus profond de notre
cœur. En effet, si tu te rappelles cela fait plus d’une année que nous avions
entendu parler de toi, surtout dans certaines localités. En ce temps là, nous
pensions que tu serais une star de tout au plus de quelques mois. Mais tu nous
démontres que tu es venu pour perdurer sur la scène pandémique. Comme toute
artiste en herbe a pour ambition de devenir une star, tu es effectivement
entrain de montrer à la scène internationale que tu veux être connu et reconnu.
Tu as raison. Car ce n’est pas en restant dans le mutisme et dans l’inaction
que tu te feras connaître mais le problème est que tes prestations ne nous
plaisent pas et n’ont aucun intérêt lucratif ni ludique pour nous et
nous ne pensons pas que tu puisses faire des fans si ce n’est par la force. Tes
mélodies n’expriment que la mélancolie, la complainte et la tristesse pour ceux
qui t’écoutent. On nous racontait que tu es comme ton cousin palu mais à ce que
nous sachons tu es plus fou que lui, ce qui explique ton nom de dengue. Nous
nous demandons si tu es dingue ou c’est tes victimes que tu rends dingues de
toi. Cependant, sache que si tu rends les gens dingues c’est que tu es suspect
et passif de mandat de dépôt. Car tu t’es insurgé dans un pays de droit et tu
commences à enfreindre les normes et les règles. Tu exagères et nous ne
pourrons pas continuer de tolérer tes barbaries. Vois-tu toute la terreur que
tu sèmes dans ces derniers temps dans le pays des hommes intègres ?
N’as-tu jamais entendu parler de ces hommes qui ne reculent devant rien car la
patrie ou la dengue, ils vaincront.
Apparemment tu es sans limites, nous ne
pensions pas que tu allais même offrir tes prestations dans certains lieux dits
« forêt sacré ». Nous ne nous sommes rendu compte que le jour où tu
commenças à chanter et à danser autour de nous, c’est alors que nous
avions su que tu t’es invité sans invitation. Et à notre surprise étonnante en
espace d’un mois, tu as rendu dengue de toi environ six sages de la
« forêt sacré ».
L’oiseau
a beau volé dans les espaces éthérés, ses os finiront par se disperser par
terre. Et plus encore il y a un temps pour tout sous ce soleil. Tu as assez
fait ton petit bonhomme de chemin, il est temps pour toi de t’en aller. A vrai
dire nous ne voulons plus de toi chez nous et puis nous n’avons jamais voulu de
toi. Ou bien tu es venu sur l’invitation de ton cousin palu, si c’est le cas il
serait judicieux et prudent pour toi de plier tes baluchons et de partir de la
même manière dont tu es venu sans protocole et profite s’en pour amener
ton cousin palu et tes nièces, oncles etc. Nous voulons continuer à vivre dans
une communauté de saints et de sains dans la paix et la joie, la justice et la
quiétude. Tu n’as pas besoin de visa la porte t’es grandement ouverte. Surtout
ne te donne pas la peine en aucun cas de revenir sous prétexte nous
saluer. On n’a qu’en faire de cela. Nous pensons que nous nous sommes bien
compris dans cette logique des choses. Nous aimerons te dire que ce missile est
l’œuvre de tous les autochtones de cette cité planétaire. Ils le font pour
exprimer leur ra bol. Nous admettons que le message n’est pas tombé dans des
oreilles de sourd car si c’est le cas nous serons dans l’obligation
de porter l’affaire à l’OMS et à la CPI. Et là tu risques de laisser ta peau.
En ne nous
entendant pas une suite favorable, nous te souhaitons bon vent et à
ne jamais nous revoir.
Fait
à Ouagadougou, aujourd’hui.
MILOGO Jérôme