dimanche 1 avril 2018

Noël 2017 en ''Kokologho boy''!!!


L’une des grandes surprises de l’année 2017-2018, pour moi, a été la notification des congés de Noël pour cette année car nous n’y pensions même pas. Dans la logique de la maison, en effet, nous avions les congés de Noël un an sur deux. Ces congés étaient alternés avec ceux de Pâques.  Exception a été faite cette année et cela continuera désormais au sein de la maison. Dorénavant, les séminaristes fêterons Noël en famille (pour les autochtones) ou dans des familles d’accueil ou dans des communautés (pour nous originaires d’autres pays).

Des gauche à droite: Joseph Tembely, Théophile Kabré, Daniel Akpaki, et Gilles Nayo

Cette année, j’ai eu la chance de re-passer mes congés à  Kokologho[1] dans la famille de Théophile KABRÉ. Avec l’accord de sa famille ainsi que des formateurs, je me suis retrouvé dans cette famille avec deux autres confrères étrangers, Gilles NAYO et Daniel AKPAKI. Nous sommes devenus ‘’Mossis’’ pour environ deux semaines et je sentais que nous étions, comme nous confrères étudiants nous appellent désormais, des ‘’Kokologho boys’’. Nous avons été bien accueillis. J’emprunte ici les mots de Jésus qui disait : « Quiconque accueille ce petit enfant à cause de mon nom c’est moi  qu’il accueille, quiconque m’accueille  accueille Celui qui m’a envoyé » (Lc. 9,48). Lorsqu’on était étranger cette famille nous a accueillis, on avait faim et soif, elle nous a donné à manger et à boire, nous étions nus, elle nous a donné de quoi s’habiller.  Cette famille d’Ernest Kabré (grand-frère de Théophile), en m’accueillant, a également accueilli le Christ, et je crois fortement que Gilles et Daniel ne diront pas le contraire. Je demande donc au Fils de l’Homme de répandre ses bénédictions en abondance sur cette famille. Ce temps de congé a été pour moi un temps de découverte et de détente. J’ai vécu une très belle expérience en ce qui concerne leur vie de  prière, la danse traditionnelle et bien d’autres choses dans cette localité du Burkina. 

Pendant ces congés, les fidèles étaient en pleine préparation du jubilée d’or de la paroisse ainsi que de l’ordination sacerdotale du Père Théophile Sam, missionnaire d’Afrique et fils de cette paroisse de Kokologho. Il y avait beaucoup d’activités : la construction d’une nouvelle grotte, la rénovation du presbytère et  de l’église, l’installation de la statue de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, Sainte le nom laquelle la paroisse de Kokologho est sous le patronat. J’étais profondément émerveillé par la vie spirituelle de ces fidèles. Ils avaient une vie de prière assez développée et cela pouvait se constater par un tour à la paroisse. L’église était toujours animée par les différents groupes de prière. J’ai beaucoup aimé le dynamisme des fidèles. Pour cela  je ne regrette pas d’avoir passé mes congés à kokologho. Nous avons aussi eu à visiter les membres de la grande famille de Théophile notre confrère étudiant, les catéchistes, les prêtres et les religieuses de la paroisse.

Je commençais en ce peu de temps à pousser des racines kokologholaises mais l’horizon des classes s’annonçait et il y avait donc nécessité de retourner au bercail. En quittant la famille Kabré ce 06 janvier 2018, j’avais les larmes aux yeux parce que l’émotion était forte et le désir d’appartenance avait aussi grandi en moi. Hélas ! « Il y a un temps pour tout », écrivait l’Ecclésiaste. Le temps de se séparer, après tout ces beaux moments partager ensemble, était là et je n’y pouvais rien. Maintenant mon cœur déborde d’action de grâce pour la vie de cette famille qui m’a tenu comme son fils. Je suis vraiment reconnaissant pour tout ce qu’elle a fait en ma faveur et ce serait me montrer ingrat que de ne pas lui  exprimer ma gratitude. Un proverbe Dogon[2] dit : « Èndjé mö yagnatèbö lé yogolö unu ra galu ! » et cela signifie : « la poule, à cause de son ingratitude, son genoux est actuellement en arrière.»


Merci au Seigneur pour avoir placé Théophile et sa famille sur ma route ; merci à monsieur Ernest Kabré et toute sa famille pour cet accueil bienveillant et puisse Dieu toujours tourner son regard vers vous !


Joseph Tembely




[1] Commune  située à environ 45 km de Ouagadougou au Burkina Faso, sur l’axe Ouaga-Bobo.
[2] Dogon, une ethnie malienne, dans la région de Mopti, la cinquième région  du Mali.

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