lundi 25 juin 2018

Partage d'expérience après trois années passées à la Maison Lavigerie



« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le ciel » (Ecclésiaste 3, 1). Je m’en vais dans la même lignée pour dire qu’il y a un temps pour entrer à la Maison Lavigerie et un temps pour en sortir ; un temps pour le partage de la vie dans la différence et un temps de se séparer pour continuer dans d’autres horizons, les expériences vitales du quotidien. L’an 2015 fut mon entrée à la Maison Lavigerie, me voici alors en cette année 2018 qui est la fin de mon séjour dans ladite maison.

Plusieurs fois de suite, je songeais à ces jours qui sont les derniers à faire mes valises pour rentrer chez moi ou continuer la formation ailleurs.C’est alors que le moment tant attendu est venu pour que je continue la formation au  Noviciat. En ma première année, la nostalgie avait failli me désorienter de la vie du séminaire. Mais avec les encouragements venant de part et d’autre, j’ai tenu jusqu’à la fin de mes trois ans. Franchement parlant, je vois actuellement en moi que la vie à la Maison Lavigerie a transformé ma personne sur la manière de voir et de concevoir les choses. Mes jugements de valeur ne sont plus pareils à ceux de ma vie passée ; j’ai beaucoup progressé.  Je n’attribue plus la même cause aux effets comme cela je le faisais avant. Dans mes idées, Dieu Tout Puissant n’est plus puissant dans la violence, mais dans la miséricorde ; aussi Jésus-Christ n’est plus le Sauveur des hommes sans la  participation de ces derniers. Et l’Esprit Saint ne donne plus la clair-vison des choses sans la disponibilité intérieure de l’homme. Ce sont les effets de la vie intellectuelle qui élargissent ma pensée jusqu’à ce dépassement des préjugés. Ceci m’a beaucoup aidé pour ma liberté personnelle.

Si je me vois aujourd’hui en train de faire mes bagages pour dire au revoir à la communauté lavigerienne, je ne fais que commencer à sentir la nostalgie du futur sur les vécus de cette communauté. Comme nous le savons, dans chaque couple, soit c’est papa et maman qui se frappent ou s’insultent, ou soit ce sont les enfants. Mais dans ces genres de situations, nous pouvons dire que l’amour ne perd jamais sa valeur lorsque nous voyons les mêmes couples ou les mêmes enfants en train de s’aimer encore plus forts qu’avant. C’est cette expérience que j’ai de la vie communautaire. Le vivre ensemble dans les différences est la meilleure des choses qui m’ont été formatrices dans la Maison Lavigerie. C’est ma richesse de l’unité dans la différence et non l’unanimité. Si je pense aux joies et les peines pendant les services tels que le sport, le jardin, la classe de chant, la coiffure, le clapier, l’infirmerie, la cuisine et surtout la vaisselle, je me demande si d’autres occasions me les permettront davantage. Ces joies et peines ne m’ont pas fait de souci, mais elles m’ont plutôt fourni un bagage spirituel qui m’aidera dans ma vie future.

Pour couper court, je tiens à remercier tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à ma formation à la Maison Lavigerie. Que l’Éternel Tout-puissant rende à tous et à toutes, le centuple des efforts déployés pour mon bien. Je finis en nous encourageant avec cette chanson :

Le jour viendra, nous nous verrons et parlerons de nos passés.
Douloureux, joyeux étaient-ils, nous témoignerons de leurs fruits.
Oui, Oui, Oui, nous nous verrons et parlerons. Douloureux, joyeux étaient-ils,
Nous témoignerons de leurs fruits. 


                                                                                                                                   EGAH Benjamin

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