vendredi 15 décembre 2023

HOMELIE DE LA RECOLLECTION DU 11 DECEMBRE 2023

 


    Notre récollection s’achève avec cette messe où nous allons contempler Jésus qui guérit un paralytique. Ce sont ses amis, les confrères de sa communauté qui le conduisent à Jésus et Jésus le guérit de toutes ses misères, physiques à l’extérieur comme morales à l’intérieur. Il le guérit de son péché et le remet debout pour porter sa bonne nouvelle. Nous connaissons bien maintenant cette icône de Notre Dame du Perpétuel Secours. Jésus ôte sa sandale et nous la propose. Nous pourrions, chacun, faire l’échange avec lui, ainsi, tout sera fini entre nous, il aura payé la dette sur la croix et nous serons les héritiers. En enlevant notre sandale, demandons pardon… Je confesse à Dieu…

 

    Homélie

    Intérieur et extérieur

Avec les icônes, à l’occasion de cette récollection, nous avons découvert qu’il y a des choses que l’on voit et d’autres qui sont cachées et qu’on découvre lentement. Notre Dame du Perpétuel Secours nous en a dit long sur l’histoire de notre salut. Souvenez-vous de tous les détails.

 

    Il est des choses que l’on voit et d’autres que l’on ne voit pas,… et qui peuvent se conditionner les unes les autres. C’est le cas de cet homme paralysé dans l’évangile qu’on vient de lire, qui est collé à sa civière, et de tout ce qui se trame autour de lui.

 

    Tout d’abord, il y a cette force mystérieuse et opérante chez Jésus : « la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons ». On ne la voit pas cette force, mais elle attire les foules, et elle est efficace. Jésus, dans un premier temps, ne dit rien à cet homme, mais il réagit à la foi de ses compagnons, manifestée par leur solidarité et leur opiniâtreté à montrer leur ami à Jésus, jusqu’à passer par le toit.

 

    Le paralysé ne dit rien, on ne sait même pas son nom, qu’import
e. Il aurait pu demander quelque chose à Jésus, il ne le fait pas, il aurait pu se plaindre auprès de ses compagnons… Mais laissez-moi tranquille, je suis bien sur ma civière. Non, il ne dit rien, il se laisse faire. Ses compagnons se chargent de lui, prennent soin de lui.

 

    Un commentateur que j’aime bien, un bénédictin au Pérou, Simon Pierre Arnold, voit dans cette scène toute la mystique de la vie communautaire. On voit son frère malade ou handicapé, ou fatigué, et on prend soin de lui. On le porte, on le supporte !!! On le porte jusqu’à Jésus, même en faisant toutes sortes d’acrobaties. Le frère nous fait confiance, il se laisse faire.

 

    La foi est à l’obscur, mais les actes de foi sont à la lumière. Jésus les capte et guérit, avant même toute demande formulée à l’intérieur de cet homme malade, c’est-à-dire de ce qui est invisible aux yeux de chair. La foule des témoins voit la guérison et l’homme marcher. Jésus vient de lui dire, tes péchés sont pardonnés et prends ta civière, ne reste pas là. Quitte tout ce qui te paralyse, à l’extérieur comme à l’intérieur !

 

    Aussitôt, la foule manifeste admiration, crainte et stupeur de ce qu’elle a vu extérieurement et de ce qu’elle devine intérieurement en renvoyant son action de grâce à Dieu… qu’elle ne voit pas. Nous devons prolonger cette attitude de Jésus qui prend soin de nous, de tous et de chacun en particulier, sortir de nous-mêmes et de nos soucis pour aller à la rencontre de l’autre, pour l’écouter, pour l’accueillir, pour prendre en compte ce qu’il est, et tout faire pour le servir et répondre à ses besoins.

 

    Le pape François a des tournures parfois surprenantes et humoristiques, il nous demandait récemment d’être imprégnés de l’odeur des brebis… c’est-à-dire d’être au milieu du troupeau.  Nous devons être les mains de Jésus  pour bénir et pour servir, sa bouche pour proclamer sa parole, ses oreilles pour écouter.

 

    Il suffit de contempler le mystère de Noël. Nous sommes tout proches de la fête. On pourrait s’étonner de voir ce qui se passe ce jour-là. Tout semble à l’envers. Une étable, une crèche, des odeurs d’animaux, pour le coup Marie et Joseph étaient bien imprégnés de l’odeur des brebis. C’est le décor que Dieu s’est choisi pour venir parmi nous. Un décor qui nous fait comprendre qu’il a choisi le parti des petits et des pauvres et qu’il porte à chacun une grande compassion.

 

    La récollection de ce week-end nous en a dit encore plus. Il a fallu le oui de deux personnes, Joseph et Marie pour que l’histoire du salut prenne forme avec Jésus. Marie, une femme toute simple, d’un village qui n’avait pas une bonne réputation et Joseph un charpentier de ce même village. Un homme tout aussi simple.

 

    Jésus, le fils de Dieu arrive dans le froid et la pauvreté extrême de Bethléem et ne nous fait aucun reproche. Au contraire. Il commence déjà à porter sur ses petites épaules toutes nos fautes. Avec l’icône de Notre Dame du Perpétuel Secours, vous avez vu son regard vers la croix. Nous avons vu aussi sa sandale qu’il était en train de se détacher pour nous dire que tout est payé, qu’il n’y a plus de dettes désormais entre nous et lui. Tout est payé. Et il va payer cette dette sur la croix ! il échange sa sandale avec la nôtre !!!

 

    On a l’habitude de dire que la génération d’aujourd’hui, la vôtre, c’est la génération des têtes baissées… les yeux sur téléphone…

    Aussi, profitons de l’évangile de ce jour et de cette récollection pour être de la génération de ceux qui relèvent la tête pour contempler le Seigneur qui vient et qui vient pour nous sauver, qui prend soin de nous et qui nous dit : lève-toi, prend ta civière, ne reste pas là couché à ne rien faire, à te plaindre sans cesse… j’ai besoin de toi. Marche !!! Porte cette bonne nouvelle à tous ceux et celles que tu rencontres…

 

Viens pour notre attente, ne tarde plus, pour notre délivrance viens Seigneur Jésus.

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