mardi 27 novembre 2018

Dessin sur notre thème



Des hommes, encore dans ce monde, quittent leurs parents, frères, amis et même leur pays pour chercher et connaitre Jésus, le fils de Dieu. De ce fait, une communauté de quarante deux personnes de six nationalités différentes, vivant ensemble sous le thème suivant : « Unis par la force de l’Esprit Saint, jubilons dans l’action de grâce et témoignons de l’Amour du Christ avec Marie notre Dame d’Afrique. » En effet, nous trouvons ce thème très bon et qui montre un signe d’amour de Dieu.

     Nous avons essayé de mettre sur dessin ce thème si riche en enseignement. Dans notre dessin vous trouverez notre chère Afrique, une statue de Marie notre Dame d’Afrique, une croix et deux personnes (homme et femme) dansant des foulards en mains, tous dans la carte de l’Afrique. Et à coté, à gauche, vous verrez l’image du cardinal Charles Lavigerie de profil. Tous ces dessins que nous venons de citer sont entourés par le rosaire. Et enfin au-dessus, vous verrez une colombe qui regarde tout ce beau monde.

Dans notre dessin la colombe désigne l’esprit Saint, qui, avec son souffle d’amour, unis toute la terre, l’Afrique et la communauté lavigerienne de Ouagadougou en un seul amour.

Les deux personnes, symbolisent d’abord la diversité, elles désignent ensuite les pères blancs et les sœurs blanches, et renvoient au peuple africain. Ces personnes jubilent de joie pour les bienfaits de vivre en communauté et pour la bonne nouvelle annoncée par les missionnaires d’Afrique depuis maintenant cent cinquante ans. Cette année, en effet  les Pères Blancs et Sœurs Blanches, fondés par le cardinal Lavigerie, fêtent cent cinquante ans de vie missionnaire. C’est pour cela que nous avons jugé nécessaire d’insérer l’image du cardinal Lavigerie, lui qui est un héros pour l’Afrique dans l’évangélisation. C’est bien grâce à luique cette communauté de la Maison Lavigerie existe aujourd’hui ici à Ouagadougou. En outre, la croix symbolise l’amour du Christ pour nous, et c’est la croix que portent les sœurs blanches.

Enfin, le rosaire signifie l’arme pour la mission, l’attachement des missionnaires à la ViergeMarie. Peut être que vous constaterez que le rosaire en entourant la carte n’est pas tout à fait rond, oui c’est vrai, mais nous avons fait en fonction de la carte. Les missionnaires confient toute l’Afrique à Marie notre Dame d’Afrique, d’où sa statue. Sur le dessin, cette statue est au niveau de l’Afrique du nord et l’Afrique de l’ouest. Par cela nous voulons représenter l’Algérie, lieu de fondation des instituts et le Burkina, où se trouve la Maison Lavigerie à Ouagadougou.

Que Dieu bénisse la société des missionnaires d’Afrique, les Sœurs missionnaires notre Dame d’Afrique, qu’il bénisse leur année jubilaire et cette communauté lavigerienne. Amen !

Ambroise Kassogué

Hommage à Lavigérie




Quand je vois ces hommes et ces femmes venus du nord, du sud, de l’est et de l’ouest pour se retrouver au cœur d’un même continent,
Quand je vois ces hommes et ces femmes aux couleurs rouge, jaune, noire, qui forment un arc-en-ciel pour annoncer le beau temps aux habitants du berceau de l’humanité,
Oui, c’est l’idée d’un homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit.

Quand je vois  ces hommes et ces femmes venus avec leurs pierres précieuses pour construire cet édifice familial,
Quand je vois ces hommes et ces femmes briser le mur des préjugés pour se ménager un espace de rencontre, 
Oui, c’est l’idée d’un homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit.

Quand je vois ces hommes et ces femmes dont l’habit qui certes, ne fait pas le moine mais fait l’apôtre,
Quand je vois ces hommes et ces femmes nouer le tablier pour servir les oubliés de la société,
Oui, c’est l’idée d’un homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit.

Quand je vois ces hommes et ces femmes qui, armés du marteau de zèle, brisent les pierres d’achoppement dans leur cheminement,
Quand je vois ces hommes et ces femmes qui, mus par l’amour du Christ, bravent l’hostilité des indigènes en les aimant,
Oui, c’est l’idée d’un homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit.

Quand je vois ces hommes et ces femmes si faibles mais fort de Dieu,
Quand je vois ces hommes et ces femmes mourir et laisser de leur cendre une germe de charité,
Oui, c’est l’idée d’un homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit.

Né le 31 Octobre 1825 à Huire en France, cet homme grandit dans une famille chrétienne catholique de laquelle il reçoit une éducation religieuse,                                                                                                          

Et déjà son enfance est marquée par des signes d’une vocation au sacerdoce. 
Oui, on pouvait le voir jouer au clerc entrain de dire la messe et de confesser.

Le sacrement de confirmation va l’aider à enraciner sa vocation jusqu’à prendre une décision de s’engager dans la prêtrise.    
Il devient par la suite prêtre et occupe successivement les fonctions de professeur d'histoire et de discipline ecclésiastique à la Sorbonne en 1854 et directeur de l’œuvre des écoles d’orient en 1856.

Nommé évêque d’Alger en 1869, il est frappé par la famine et le choléra qui y fait des enfants orphelins.
De là va naitre son projet de fonder une société d’hommes missionnaire en 1868 et une société de femmes missionnaires en 1869.

Oui, cet homme était sensible aux souffrances de ces semblables et ne laissait aucune injustice régner. On peut ainsi l’entendre crier haut et fort :
« Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger. Je suis homme. L’injustice envers d’autres hommes révolte mon cœur. Je suis homme. Les cruautés contre un si grand nombre de mes semblables ne m’inspirent que de l’horreur. Assez de sang, assez d’enfants enlevés à leur mères, assez d’hommes arrachés à leur villages, à la paix du foyer domestique ».

Ce cri de cœur marque sa grande campagne de lutte contre l’esclavage lancée en 1888.

Il meure le 26 Novembre 1892.
Mais comme le dit Birago Diop « Les morts ne sont pas morts ».
Oui, Cet homme au regard lointain,
Cet homme au cœur si grand,
Cet homme qui a su s’ouvrir au Saint Esprit,
Oui, nous le portons là, toujours vivant dans nos cœurs,
Cet homme,
Charles Martial Allemand Lavigerie,

Il fut le fondateur de la Société des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs missionnaires Notre Dame d’Afrique.                                                                                              

Fabrice YAO

lundi 26 novembre 2018

Méditation du 24 Novembre au 01 Décembre


 Chers frères, l’année liturgique cours à son terme. Et dans les évangiles de cette nouvelle semaine, Jésus nous parle des grands évènements eschatologiques qui vont arrivés dans les cieux et sur la terre des vivants : des grands signes dans le ciel, des guerres et des soulèvements, des épidémies de peste et de famines …

Dans ce contexte de peur, d’étonnement, du découragement, la désolation, de la componction du cœur, l’équipe St Jean-Marie Vianney nous propose comme thème de méditation : « c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. » Lc 21, 19. En effet, la persévérance comme notre devise quotidienne, nous aide à transcender toutes les difficultés et tous les problèmes existentiels dans notre vie chrétienne. Elle nous garantit les vertus chrétiennes. La mesure de la persévérance c’est le courage et l’amour jusqu’à la fin. Mais où et quand persévérer ? Nous devons persévérer chaque jour dans notre vie spirituelle par la prière, la lecture de la Parole de Dieu, etc. Nous devons persévérer sur le plan humain en travaillant avec ferveur à l’amendement de notre vie afin de rendre un bon témoignage. Nous devons persévérer dans nos lieux d’apostolat afin que par nos paroles et nos actes, les hommes et les femmes puissent croire en Jésus vrai lumière et l’unique sauveur du monde.

Chers frères en tant que séminaristes, il est juste et bon de persévérer toujours et partout car la couronne de la persévérance c’est la Vie éternelle, nous promet Jésus. Chacun connaît la où il a plus besoin de persévérance. Implorons donc le secours de Dieu et attendons avec confiance le retour de sa grâce.

                                                                                                                                               Théophile KABRE




Commentaire du Thème d’Année



Tel est le thème choisi par la maison LAVIGERIE afin de vivre dans la dynamique de Marie notre très aimable Mère et de l’unité. Le terme « unité » nousrappelle un sens profond de notre vie communautaire et partant de là, de notre vie terrestre. Qui qu’il soit, tout homme a en effet besoin de vivre en société. C’est à juste titre qu’Aristote disait։ « L’homme est un animal politique ». Ainsi, pour que notre vivre ensemble soit plus fructueux et plus profitable à tous, chacun devrait écarter non seulement ses préjugés vis à vis de l’autre et son égocentrisme mais aussi accepter de se sacrifier pour autrui et l’accueillir tel qu’il est avec toutes ses qualités et ses défauts. Tout cela prend sens dans notre vie de prière et notre écoute de la Parole de Dieu. Il est aussi juste et bon de jubiler dans l’action de grâce car depuis la fondation de la modeste société des missionnaires d’Afrique, la mission ne cesse de se perpétuer grâce à la floraison de nombreuses et saintes vocations. Demandons-nous à présent comment la prière, l’amour fraternel et le témoignage peuvent contribuer dans notre cadre à l’instauration d’une communauté joyeuse, harmonieuse et dynamique ?

Dans un premier temps, nous pourrions nous dire que nous prions régulièrement dans la journée, au regard de l’horaire de la maison. Mais, une chose est de suivre les heures fixées pour la prière, une autre est de vivre de manière plus profonde les psaumes que nous chantons ou récitons quotidiennement. Ce vécu des psaumes et des textes bibliques médités nous transformera et nous permettra de sentir, d’expérimenter l’amour du Christ pour nous. Lavigerie avait en effet raison lorsqu’il s’exprimait en ces termes ։ « L’œuvre de la prière est la plus grande de celles que nous devons accomplir. Les missionnaires en seront bien persuadés s’ils ont la foi ; ils savent qu’aucune œuvre surnaturelle ne peut se faire comme il faut et porter du fruit que par la grâce de Dieu… Ils savent que la grâce ne s’obtient que par la prière ». Partant de là, nous devons prendre conscience que la communauté devra son dynamisme, son harmonie, son ardeur et sa vitalité aux grâces que nous obtiendrons à travers notre attachement à la prière. Une fois investis de l’amour du Christ, nous devons alors témoigner de celui-ci car selon André Gide։  « Chaque être est né pour témoigner et se dérobe à son devoir s'il n'assume pas pleinement cette mission de manifester de son mieux sa vérité particulière ». Témoigner, c’est certifier qu’on a vu ou entendu, exprimer ou faire paraître, montrer, manifester notre amour du christ à nos frères et sœurs dans notre lieu d’apostolat et partout où nous sommes. Ce témoignage ne peut se faire que si nous sommes forts de la présence plus rassurante de Marie notre Mère. En effet, dans notre contexte de vie, le témoignage de l’amour du Christ est impossible dans un premier temps sans un signe visible de l’amour que nous portons les uns pour les autres.  Entendons bien qu’aimer c’est vaincre ses ennemis, c’est tout perdre pour gagner et suivre Jésus et comme le dit l’Evangéliste Jean։ « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Dans un dernier temps, nous pouvons nous appliquer à vivre de manière plus profonde les œuvres de miséricorde afin de témoigner de l’amour du Christ. 

Pour conclure, puisse ce thème que nous avons choisi à l’unanimité nous rassembler beaucoup plus dans l’unité par la force de l’Esprit Saint, nous permettre d’exulter de joie dans l’action de grâce pour les cent cinquante ans d’existence de la société et nous donner assez d’engouement pour témoigner de l’amour du Christ en compagnie de Marie Notre Dame d’Afrique parmi nos frères. Amen ! 

Serge SAWADOGO

samedi 24 novembre 2018

Entretien avec Père Delphin NYEMBO, M.Afr.

Mémoire de la naissance de notre fondateur au ciel (La messe du 24 Novembre 2018 à la Maison Lavigerie)


Père Delphin NYEMBO
Aujourd’hui, nous faisons mémoire de la naissance de notre fondateur au ciel. Le Cardinal Charles Allemand Martial Lavigerie est né le 31 Octobre 1825 à Bayonne en France et il est décédé le 26 Novembre 1892 à Alger en Algérie, à l’âge de  67 ans. Son corps était inhumé à la cathédrale Saint Louis de Carthage en Tunisie, puis en France, et aujourd’hui, il repose dans la crypte de la maison généralice, des Missionnaires d’Afrique à Rome. Que son âme repose en paix. Nous voulons célébrer sa vie, son amour pour le monde africain, sa passion de Dieu et sa passion de l’homme. Tout œuvre humaine est entachée des imperfections, alors au début de cette célébration, demandons au Seigneur de nous purifier et de nous rendre digne de célébrer cet eucharistie en sa présence.  

Bientôt, le 8 décembre, nous allons entrer dans la célébration du jubilé du 150ème anniversaire de notre fondation. La date qui a été choisie pour marquer cet anniversaire, c’est la date d’ouverture du premier noviciat des Missionnaires d’Afrique, le 19 octobre 1868. Il y a 150 ans !!! ce n’est pas si vieux !!! Mais déjà quelle histoire !!! La grande figure que nous célébrons aujourd’hui fut un prêtre, un évêque puis un cardinal. Il s’est engagé dans tous les grands débats qu’affrontait l’Église de la fin du XIXème siècle. En célébrant l’anniversaire de son décès, aujourd’hui, par anticipation de la date du 26 novembre 1892, nous faisons mémoire d’un homme qui a marqué de son empreinte la grande aventure missionnaire de l’Église en Afrique. 

La basilique Notre-Dame d’Afrique domine la baie d’Alger. Elle fut inaugurée en 1872 par le cardinal Charles Lavigerie, notre fondateur. 

Et la phrase inscrite, en français sur le mur du chœur  – « Notre-Dame d’Afrique, priez pour nous et pour les musulmans » – est toujours là. Tout comme la statue de la Vierge noire, en bronze, habillée d’une robe de style algérien, visage souriant incliné et mains tendues en signe d’accueil. 

Sur l’esplanade de la basilique – « Madame l’Afrique » disent les Algérois –, la statue du cardinal Lavigerie est bien là. Il tient fermement l’Évangile. La statue rappelle le rayonnement d’un homme qui fut durant vingt-cinq ans archevêque d’Alger et qui fonda en 1868 la Société des missionnaires d’Afrique puis en 1869, la congrégation des Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique.

La plupart des lieux fondateurs de ces deux instituts ont complètement changé de destination. La maison Saint-Eugène où habitait le cardinal est fermée depuis longtemps. Maison-Carrée, la maison-mère des Missionnaires d’Afrique, a d’abord été transformée en école de formation professionnelle pour les malentendants. Et bientôt, à ce même endroit, s’élèvera la grande mosquée d’Alger.

Le cardinal Charles Lavigerie, lui, qui avait un grand respect de la dignité de chaque personne et de chaque peuple, a subi plusieurs humiliations et déceptions venant de l’intérieur tout comme de l’extérieur de l’Eglise. Souvenons-nous de la souffrance intérieure qu’a vécu le Cardinal Lavigerie, après le toast d’Alger. 

Fort, de ses convictions, l’ouverture aux autres dans ses relations et sa persévérance, à faire le bien, ont fait que des Pères Blancs sont toujours présents à Notre-Dame d’Afrique où ils accueillent la petite communauté catholique – des étudiants d’Afrique subsahélienne, des Libanais, des expatriés européens – mais aussi des pèlerins, ainsi que des musulmans et surtout musulmanes qui viennent demander à Marie et à Dieu toutes sortes de choses. 

Les Missionnaires d’Afrique et les Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique ne constituent qu’une partie des œuvres du Cardinal Charles Allemand Martial Lavigerie. 

Il se présente aux élections législatives de 1871. Confronté à la réalité de l’esclavage qui ravage les régions centrales et orientales du continent africain, il lance en 1888 une grande campagne anti-esclavagiste à travers l’Europe, qui mena au désaveu général de cette pratique par les grandes puissances en Europe.

Dans les instructions qu’il donne aux missionnaires, il met en avant deux exigences : un engagement intérieur sans demi-mesure et une vie de communauté profondément fraternelle. Il leur demande aussi d’aimer profondément les gens à qui ils sont envoyés et de vivre avec eux, ce qui se traduit par un effort permanent pour s’immerger dans la culture des peuples. Cette attitude de respect, qui dépasse largement la mentalité de l’époque, était déjà la sienne lorsque, directeur de l’Œuvre des Écoles d’Orient, il avait découvert l’islam et avait rencontré l’émir Abd El Kader. Ces principes de présence et de respect restent toujours valables de nos jours, peut-être plus encore, tant les défis de notre époque ne manquent pas dans ces domaines.

Il nous laisse un grand et bel héritage. Gardons à la mémoire, surtout à l’approche de la célébration du 8 décembre 2018 qui marquera l’entrée dans le jubilé du 150èmeanniversaire de notre fondation, sa fameuse phrase qui dit tout sur notre vocation : Soyez apôtres, ne soyez que cela !

Avec ses talents exceptionnels, son tempérament énergique parfois jusqu’à l’excès, son caractère parfois difficile, mais aussi sa foi profonde et ouverte, Charles Lavigerie était surtout habité par une double passion, qu’on peut résumer par cette petite phrase : « passion de Dieu, passion de l’homme. »

Prions pour le monde africain, les Œuvres des Missionnaires d’Afrique et pour celles des sœurs missionnaires de notre Dame d’ Afrique. Que Marie, Notre Dame d’ Afrique intercède pour nous.  

AMEN


Père Delphin NYEMBO, M.Afr.

Méditation du 17 au 24 Novembre


Bien chers frères,

Dans notre quête quotidienne à la connaissance  du  christ, l´équipe saint Padré-Pio nous propose comme guide de méditation cette semaine le thème suivant : « que  veux-tu que je fasse pour toi ? »Luc 18,41.En effet Jésus faisant chemin vers Jéricho entendit un crie qui le suppliait, à ce cri il répliqua: « que veux-tu que je fasse pour toi ? »Cette parole adressée à l’aveugle de Jéricho autre fois, nous est adressé individuellement ce soir,
David, que veux-tu que je fasse pour toi ?
Florent, que veux-tu que je fasse pour toi ?
Igor, que veux-tu que je fasse pour toi ?
Éloge, que veux-tu que je fasse pour toi ? 
A l’instar de ce pauvre aveugle, le seigneur nous demande l’expression explicite de notre foi, de  notre désir, de notre besoin. Aussi  cet événement à Jéricho, nous laisse percevoir  deux enseignements importants :
  • Non seulement avoir une foi ardente  en  lui confiant  nos souffrances
  • Mais aussi une confiance totale, en  lui car il peut et  connait  tout.

Bonne méditation !

                                                                                                                                                 KOUDOUGOU Firmin

vendredi 23 novembre 2018

Résumé de la session sur le dialogue islamo-chrétien


Du 05 au 09 novembre 2018, a eu lieu une session sur le dialogue islamo-chrétien. Cette session a été donnée par deux spécialistes du domaine. Le père Joseph CLOCHARD, missionnaire d’Afrique et le père Ibrahim SEYDOU, rédemptoriste. L’objectif de cette session était de faire connaitre aux étudiants la religion Islamique, et de leur donner de découvrir les fondements théologiques et bibliques du dialogue islamo-chrétien.

Sur invitation des pères Joseph et Ibrahim, nous avons eu la chance de recevoir l’imam Ali OUEDRAOGO. Il nous a entretenues de long en large sur la foi islamique.

Qu’est-ce que l’Islam? Il nous a fait savoir que  du point de vue étymologique le mot Islam vient de deux mots : Is qui signifie religion et lam qui signifie Paix. Donc l’Islam est la religion de paix. L’Islam est né au VIIeme siècle après Jésus Christ. L’idéal du musulman consiste essentiellement à vivre dans la totale soumission à Dieu (le monothéisme) au plan individuel comme au plan communautaire. C’est-à-dire croire en Allah unique sans associer; le musulman croit aussi en l’ensemble des messagers envoyés par Dieu et aussi la croyance au jugement dernier.  Dans la religion islamique, il existe trois viatiques : le Coran, la Sunna, la communauté musulmane.  En plus de ces éléments, la foi islamique est basée aussi sur 5 piliers. Ce sont : le témoignage de la chahada (profession de foi musulmane), le respect des cinq prières quotidiennes, le jeûne du mois de Ramadan, le Zakat c’est-à-dire l’aumône légale et le pèlerinage à la Mecque. Remarquons que dans la religion Islamique, il existe plusieurs confréries. Mais les majeures que nous pouvons retenir sont: les Sunnites, les Shiites et les Kharijites.

Après un aperçu sur la foi musulmane, les pères Joseph et Ibrahim, nous ont présentés la mission de l’Église aujourd’hui. Ici il s’agissait de dégager les socles sur lesquels se fonde le dialogue islamo-chrétien. Selon le Pape Paul VI, le fondement du dialogue islamo-chrétien  est en Dieu lui-même. Comme nous pouvons le voir en 1 Jn 4, 10 « En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en Victime de propitiation pour nos péchés » Les axes majeurs de la mission aujourd’hui. En effet, nous devons comprendre que la mission naît dans le cœur de Dieu. Dieu est Vie, et c’est son désir toujours plus actuel de partager sa vie, qui fonde la mission. Ensuite, l’esprit nous précède dans le monde ; la mission comme proclamation du Royaume ; l’Église, signe du Royaume. Enfin, les pères présentèrent, les devoirs du chrétien pour une bonne rencontre ou un bon dialogue entre chrétiens et musulmans. Ainsi, le premier est le devoir d’analyse : ce devoir signifie que le chrétien doit résister contre les facilités, des amalgames pour faire droit aux dimensions sociologique, économique et politique. Car ces domaines peuvent causer des problèmes qui peuvent conditionner le vivre ensemble. Deuxièmement, le devoir de connaître l’Islam et les musulmans afin d’éviter des généralisations actives sur telle ou telle situation. Troisièmement, il y a le devoir du dialogue de la vie et des œuvres ; celui-ci consiste à continuer les rencontres de voisinage, de l’amitié, de la collaboration à des œuvres communes de développement. Enfin, il y a le devoir de s’enraciner dans la personne de Jésus.

Notons que cette session était intercalée par des projections de petites séquences vidéos pour expliciter le cours. Nous retenons que  la mission du chrétien dans le milieu musulman n’est pas de les convertir mais de témoigner du Christ par son comportement.
                                                                        
                                                                        NAYO Gilles

jeudi 22 novembre 2018

Qui suis-je ?

Suis-je quelqu’un de colérique ?
Suis-je  quelqu’un qui est calme ?  
Suis-je quelqu’un d’ambitieux ?
Suis-je quelqu’un d’émotionnel ? 
Suis-je quelqu’un  de créatif ? 

Qui suis-je pour  les autres ?
Pour certains, je  suis timide !
Je suis généreux ! 
Je suis rancunier !
Je suis simple !
Pour d’autres, je suis beau et drôle !
Je suis quelqu’un qui aime causer  avec mon entourage !
Je suis quelqu’un de solitaire !

Qui suis-je pour ma famille ?   
Je suis quelqu’un qui écoute l’autre !
Je suis quelqu’un qui ne garde pas de rancune ! 
Je suis quelqu’un de confiance !

Qui suis-je vraiment ?
Je ne suis pas ce que les autres pensent de moi !
Je ne suis ni quelqu’un qui est  toujours aussi solitaire !
Je suis quelqu’un qui s’adapte à mon environnement !
Je suis quelqu’un qui veut toujours imiter l’autre !
Je suis quelqu’un qui aime discuter avec mon prochain !
Et enfin je suis quelqu’un qui craint le souci de l’autre !
       

           TOGO Samuel 
(étudiant des Missionnaires d’Afrique)

Causerie sur la fondation des Pères Blancs et des Sœurs Blanches (Père Joseph Clochard et Sœur Laeticia Garduño)

Voici présentés tout les membres qui ont participé à la causerie donné par le Père Clochard et la Soeur Laeticia.

Ȧ l’occasion du troisième jubilée d’or qui marque l’anniversaire de fondation de la Société des Missionnaires d’Afrique et des Sœurs missionnaires Notre Dame d’Afrique, une cérémonie d’ouverture aura lieu le 08 décembre 2018, par laquelle nous entrerons dans une période d’action de grâce qui s’étendra sur toute une année. Alors, dans sa marche vers ce jour solennelle, la Maison Lavigerie a initié, pour ses candidats en formation, des séances de causerie  sur l’histoire de la fondation des deux sociétés. C’est ainsi que ce 10 novembre, a eu lieu une présentation des Pères Blancs et des Sœurs Blanches par le Père Joseph Clochard et la Sœur Laeticia. Au programme, il s’agissait d’abord, de faire la biographie du Cardinal Charles Lavigerie, fondateur de nos deux sociétés et par la suite, de présenter l’historique de leur fondation. 

La biographie du Cardinal faite par le Père Clochard nous fait découvrir un homme d’une vaillance exceptionnelle. De son nom entier, Charles-Martial Allemand Lavigerie, il est né le 31 octobre 1825 à Huire en France. Lavigerie grandit dans une famille chrétienne catholique de laquelle il reçoit une éducation religieuse qui contribue à l’éveil de sa vocation.  Mais c’est à sa première communion qu’il exprime son ambition de devenir prêtre. Plus tard, son sacrement de confirmation lui vaudra un enracinement dans sa vocation. Il se confie alors à Monseigneur Lacroix qui lui indiquera la voie du séminaire. Lavigerie finit ainsi par devenir prêtre et s’engage aux études supérieures d’où il soutient sa thèse de doctorat  sur "l'Eglise à Edesse, métropole Syrienne". Il est ensuite nommé professeur d'histoire et de discipline ecclésiastique à la Sorbonne en 1854. Il y rencontre Mgr Dupuch, évêque démissionnaire d'Alger. En fin d’année 1856, il est nommé directeur de l’œuvre des écoles d’orient. Nous pouvons voir en ces parcours les premiers signes de son intérêt pour le monde musulman.  En 1860 il effectue, dans l’exercice de ses fonctions, un voyage au Liban et en Syrie ; lieux où de nombreux chrétiens périssent sous le massacre des Druzes. Lavigerie y rencontre l'Emir Abdelkader qui entretemps, avait ouvert son palais aux chrétiens pour les protéger des massacres. De cette rencontre avec cet homme au grand cœur, Lavigerie va sentir en lui la vocation de se consacrer d’une façon décisive au dialogue avec le milieu musulman. Cela lui donnera l’aptitude d’être Evêque d’Alger en 1867 après avoir exercé la même fonction à Nancy de 1863 à 1867. C’est face aux calamités qui frappent l’Algérie que Lavigerie va entreprendre la fondation d’une société apostolique.

Le Père Clochard et la Soeur Laeticia exposent comment les deux congrégations ont été fondé par le Cardinal Lavigerie.  

Suite à cette brève biographie du cardinal Charles Lavigerie, le Père Clochard et la sœur Laeticia ont respectivement présenté la naissance de nos deux sociétés. En effet, la Société des Missionnaires d’Afrique (SMAfr) et la Société des Sœurs Missionnaires Notre Dame d’Afrique (SMNDA) doivent leur fondation à un besoin pour le cardinal Lavigerie de venir en aide aux enfants orphelins qui meurent de faim et du choléra dans le milieu algérien. Créées donc en 1868 pour les Père Missionnaires et en 1869 pour les Sœurs, les deux sociétés vont œuvrer pour répondre aux besoins élémentaires de la population souffrante ; il s’agit de la santé, l’éducation et l’alimentation.  La mission des deux sociétés va se situer aussi dans la lutte contre l’esclavage dès 1888. En plus, le champ missionnaire s’étendra au delà des limites algériennes pour atteindre d’autres contrées africaines où il s’agira d’une mission d’Évangélisation. C’est avec abnégation et surtout avec foi que les premiers et premières missionnaires ont œuvré au risque du martyr pour le continent africain.   

Après la mort du cardinal le 26 Novembre 1892, les figures dirigeantes telles que Monseigneur Livinhac, deuxième supérieur général des Pères Blancs et la Mère Marie Salomé, première supérieure générale des Sœurs Blanches, ont joué un rôle décisif dans la croissance de nos sociétés. Les charismes des Pères Blancs et des Sœurs Blanches, comme l’a dit le Père Clochard à la fin de la présentation, reposent sur des recommandations du cardinal Lavigerie : se garder de tout prosélytisme, gagner les cœurs par la charité, s’adapter au milieu et respecter la culture surtout en apprenant la langue locale.


Deux étudiants en train de mettre le fruits sur l'arbre 

Au terme de la causerie, nous avons fait une prière proposée par la Sœur Laeticia. Il s’agissait de coller sur un arbre fait en carton des fruits qui symboliseraient une valeur qui a attiré notre attention lors de la présentation. C’est entre autres la banane, le raisin, la papaye, etc., qui ont porté les symboles de la joie, de l’amour, du courage…

                                                                                                                  YAO Kouassi Fabrice 

mercredi 21 novembre 2018

Entretien avec Père Alain Fontaine, M.Afr.

Le samedi 17 Novembre 2018, on a eu une causerie sur la spiritualité et les écrits du Cardinal Lavigerie, donnée par le Père Alain Fontaine, dans le contexte de 150 ans d'existence des Missionnaires d'Afrique et SMNDA. Voici un écho de la causerie interviewé par Fulgence Sanou (membre du comité editorial du blog). Veuillez  écouter l'entretien ci-dessous.




Entretien avec Père Joseph Clochard, M.Afr.

Le samedi 10 Novembre 2018, on a eu une causerie sur la foundation des Missionnaires d'Afrique et SMNDA, donnée par le Père Joseph Clochard et la Soeur Laeticia, dans le contexte de 150 ans d'existence des deux congrégations. Voici un écho de la causerie interviewé par Fulgence Sanou (membre du comité editorial du blog). Veuillez  écouter l'entretien ci-dessous.

Le Chant du 150ème anniversaire de la fondation de notre Famille Lavigerie.

Voici la version finale du chant qui a remporté la première place dans la compétition du 150ème anniversaire de la fondation de notre Famille Lavigerie.

La musique est l’oeuvre d’Emile Kimembe, en première année de stage à Toulouse. Les paroles ont été écrites par Emile Kimembe et Rodrigue Kasereka, en deuxième année de Théologie à Kinshasa.


       

mardi 20 novembre 2018

Prière officielle du 150°

Voici le texte de la prière officielle pour la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de notre famille Lavigerie. 


Prière

Dieu, notre Père,
En quittant ce monde, ton fils Jésus a confié à ses disciples
la mission de proclamer son message de salut à toutes les nations.
Il y a 150 ans, inspiré par ton Esprit Saint
et animé d’un amour profond pour l’Afrique
le Cardinal Lavigerie fonda nos deux Instituts missionnaires
pour lesquels nous te rendons grâce.
Sous la protection de Marie Immaculée, Notre Dame d’Afrique,
Nous t’avons servi dans l’amour et la joie.
Pardonne-nous nos fautes dans la mission.
Couvre de ta bénédiction les peuples africains
Qui proclament ta louange
A la face du monde entier.
Renouvelle-nous par la puissance de ton Esprit
Pour continuer avec zèle et passion
l’œuvre que notre fondateur et nos ancêtres dans la mission ont initiée.
Amen

Causerie sur les écrits du Cardinal (Père Alain Fontaine, M.Afr.)


Quand le Père Juvénal Sibomana (et le staff de la Maison Lavigerie) m’a demandé de préparer cette causerie, j’ai cru qu’il y avait deux thèmes, en fait les deux thèmes n’en font qu’un, puisque c’est à travers les écrits du Cardinal qu’on peut mieux comprendre quel était sa spiritualité. 

1. PROMENADE DANS LA MAISON GÉNÉRALICE

Pour commencer, je vous invite à une promenade avec moi, à Rome, dans les locaux de la Maison Généralice, à quelques pas du Vatican. C’est une belle bâtisse qui date des années 1950, quand les missionnaires d’Afrique, avec leur flair habituel, ont compris qu’un jour il faudrait déménager la Maison Générale d’Alger, Maison Carrée, à Rome. Un gros problème se posait pour les Missionnaires d’Afrique : le corps du Cardinal Lavigerie avait déjà quitté la ville de Carthage en Tunisie, où il avait été enterré en 1892, pour reposer un certain temps dans le massif central, en France, où s’était établie une maison de formation théologique. On allait de nouveau le déplacer, en 1964, pour qu’il repose à Rome, dans la crypte de la Maison Généralice, nouvellement construite. Il en aura fait des voyages dans sa vie… et même après sa mort !!!! 

Donc nous voilà à l’entrée de la Maison Généralice à Rome. C’est dans une crypte sous la chapelle que repose aujourd’hui le Cardinal Lavigerie. Au rez-de-chaussée de la Maison généralice, on trouve les lieux communautaires, salle à manger, grandes salles, parloirs, etc.

Montons au premier ; c’est là que réside le Conseil Général… chambres, bureaux, salles pour les réunions, petite chapelle, bref tout ce qu’il faut pour leur permettre de travailler, de prier et de se retrouver.

Montons encore un étage, on arrive alors au second. Là, c’est ce qu’on pourrait appeler la mémoire de la Société. C’est là que se trouvent toutes les archives, et surtout les écrits du Cardinal, notre fondateur. 

Visitons rapidement les zones de ce second étage. Il y a d’abord, tout de suite après l’entrée, les archives photographiques. La photo existait déjà du temps du Cardinal. La photo a été inventée en 1839. Nous disposons de nombreuses photos du Cardinal et des premiers confrères. Les confrères ont très vite confectionné des albums de photos. Certaines photos étaient sur plaque de verre et le service photo dispose des appareillages nécessaires pour transférer ces photos sur des supports numériques. Le service dispose de tout un matériel informatique pour scanner, numériser et archiver toutes les photos… Depuis un certain temps le service digitalise petit à petit tout ce patrimoine. 

Un peu plus loin, il y a le secrétariat administratif. Nous sommes un peu plus de 1 200 confrères au 1erjanvier 2018… un secrétariat est donc nécessaire pour tous ces confrères vivants. Il rend tous les services nécessaires. Il a la charge de veiller sur tous les dossiers des confrères vivants. Il assure souvent le lien entre les confrères et le Conseil Général chaque fois que c’est nécessaire. 

On avance et on arrive dans l’espace du Petit Écho. Il y a un bureau pour le rédacteur en chef et toutes les archives depuis le 1ernuméro, qui date du 8 décembre 1912. C’est une grande source d’information et souvent on y recoure. 

Il y a, tout proche, une grande salle bibliothèque où l’on a rassemblé tous les livres, ouvrages, plaquettes, rédigés par les confrères. C’est classé par pays. 

C’est une mine extraordinaire au niveau linguistique. Les confrères ont fait un travail énorme sur les langues, la confection des dictionnaires. Travail ethnologique aussi. Des chercheurs viennent du monde entier pour consulter ces ouvrages. Rien que pour le Burkina Faso, il y a plusieurs rayonnages rassemblant tous les travaux faits en moore, gurunsi, lobi, haoussa, samo, dagari, bore…

S’y ajoutent tous les travaux sur les peuples et coutumes. C’est une mine d’informations et de recherches. 

Tout près de là, le bureau du Webmaster qui est chargé de tenir le site officiel de la Société. Actuellement tout est en cours d’aménagement pour mieux garantir la sécurité du site. Le site est grand public mais certaines parties, destinées aux provinciaux, aux économes ou aux secrétaires, ne sont accessibles qu’avec un code particulier.

Et puis voilà, après tout ce dédale de salles, nous entrons dans le « Saint des Saints » des archives, les archives de la Société qui abritent, entre autres, tous les écrits du Cardinal, notre fondateur. 

C’est une grande salle bien protégée. On n’y entre pas comme dans un moulin. On doit être accompagné et on ne touche pas aux documents sinon avec des gants et c’est l’archiviste qui s’en charge. La salle est climatisée et surveillée sur le plan hygrométrique (l’humidité). La salle est aussi très soigneusement protégée contre l’incendie. 

C’est là que se trouvent tous les écrits du Cardinal. Souvent, du Cardinal, nous nous contentons de citations un peu fameuses… « Vous êtes des apôtres, rien que des apôtres »… ou : « Soyez non seulement unis, mais un »… et tant d’autres que nous imprimons sur des images. Mais qu’en est-il de tous ses écrits ?… Comment sont-ils rangés et protégés ? Qu’en tirer ? Qu’en retenir ? 

Le Cardinal a beaucoup écrit, même s’il n’a jamais publié de livres. Il a fait confectionner des livres avec ses instructions aux confrères mais ce ne sont pas de vrais livres, mais plutôt la compilation de textes et de notes, destinées aux confrères et aux communautés, pas davantage. Il a aussi publié des plaquettes historiques.

Il est encore difficile d’approcher l’ensemble de tous les écrits du fondateur, et de découvrir ainsi toutes les questions qu’il a eu à traiter au cours de ses vingt-cinq années comme évêque et fondateur d’Instituts, ainsi que l‘incroyable variété de ses interlocuteurs.
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2. LE FONDS LAVIGERIE

L’ensemble des documents, lettres, notes personnelles, rapports, etc. rédigés par le Cardinal ou par ses secrétaires mais sous sa dictée, toujours signés par lui, se trouvent classés dans les archives, sous le titre général de « Fonds Lavigerie ». 

Dans toutes les bibliothèques et archives du monde, on emploie ce terme et cette technique du fonds. Un fonds c’est la collecte de tous les documents produits par une personnalité… ses écrits, ses livres, ses notes personnelles, sa correspondance, etc, etc. On rassemble tout dans un même endroit, avec bien sûr des fiches pour s’y retrouver. Le principe de base : Ne rien disperser !

Pour l’essentiel, en ce qui concerne le Cardinal, c’est un ensemble d’une cinquantaine de très gros dossiers, bien répertoriés. C’est un ensemble considérable donc, difficile à consulter car la logique des classements n’est pas toujours facile à percevoir, et il s’agit de papiers anciens, fragiles, et dont l’écriture, manuscrite - l’époque ne connaissait ni ordinateurs ni machines à écrire - ne se déchiffre pas si aisément. 

Il y a aussi quelque chose dont il faut tenir compte. Le Cardinal Lavigerie est certes notre fondateur, mais il était aussi un évêque chargé d’un diocèse puis un Cardinal avec des responsabilités confiées par le pape. Bref, on a du, très vite, distinguer les documents qui relevaient de sa charge d’évêque et de Cardinal, des autres documents internes à notre Société des Missionnaires d’Afrique et qui relevaient de son rôle de fondateur de deux Instituts religieux et missionnaires : les Missionnaires d’Afrique et les Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. 

Aussi pour découvrir et approfondir sa spiritualité, il nous faudra, tout à l’heure, puiser dans tous les dossiers, car il fut un maître spirituel aussi bien comme évêque et Cardinal, que comme fondateur d’Instituts. 

Pour faciliter l’exploitation de ces archives, très vite nos confrères se sont demandé comment conserver ce patrimoine et faciliter son exploitation. La technologie est heureusement venue au secours de la Société. 

Dans les années 1950, le Conseil général a demandé à une quinzaine de confrères de venir à Rome. On les a équipés de machines à écrire et ils ont dactylographié tout le fonds Lavigerie. C’était un travail colossal mais grâce à eux, tout a été sauvegardé. On peut aujourd’hui avoir accès à tous les écrits du Cardinal sans forcément approcher les originaux, très fragiles, et difficile à lire. 

Pour nous donner une idée du volume que représente cette masse de documents venant du Cardinal, il faut compter 98 volumes au format A4, dactylographiés en recto seulement. En tout, c’est environ 18 000 pages.

Un peu plus tard, dans les années 1980, une autre technique a permis de microfilmer les documents, actuellement le moyen le plus sûr de conserver longuement des documents fragiles.

Plus près de nous, on a entrepris de digitaliser les documents les plus importants afin de les conserver dans un site virtuel, un cloud. Vous voyez, on ne manque pas d’idées chez les Missionnaires d’Afrique. Bien sûr, cette conservation et toutes les personnes et entreprises employées pour cela, représente un sérieux coût. C’est dire l’importance que représentent ces documents pour nous. 

Maintenant, intéressons-nous au contenu…

Dans cette vaste collection, je le disais tout à l’heure, les écrits concernant la Mission et la double fondation de nos Instituts nous concernent plus particulièrement. Mais jetons un coup d’œil d’ensemble pour commencer…

3. LA GRANDE DIVERSITÉ DES DESTINATAIRES

Un premier ensemble concerne tout ce que le Cardinal Lavigerie a écrit dans le cadre de son double ministère épiscopal, à Alger de 1867 à 1892, puis à Tunis comme vicaire apostolique et comme archevêque. Le fondateur a assuré fidèlement ce ministère pastoral épiscopal tout au long de ce quart de siècle (25 ans). 

Sa correspondance abondante et les nombreux documents pastoraux qu’il a publiés en font foi : lettres pastorales, mandements de carême, lettres annonçant ses visites dans les paroisses, organisation des neuvaines de prières pour telle ou telle intention, etc. 

Lavigerie écrivait également pour présenter à ses diocésains les encycliques pontificales, et l’on trouve, par exemple, dans les archives, une longue présentation de la célèbre encyclique Rerum Novarum de Léon XIII (1891). Sans parler ici des visites pastorales ou des réunions liées à son rôle d’évêque, puisqu’il s’agit seulement des documents écrits. On peut dire que le Cardinal a consacré   beaucoup de temps et de cœur à ce ministère.

Une seconde série de documents, importante elle aussi par le nombre, concerne les relations du Fondateur avec les autorités gouvernementales françaises. L’Algérie était à l’époque un territoire français, et le Cardinal dépendait des autorités en place à bien des égards, soit directement du gouvernement à Paris, soit plus souvent du gouvernorat d’Algérie. Il eut ainsi à régler de nombreuses fois des problèmes de subventions pour ses œuvres sociales, d’autorisations pour ouvrir ses écoles ou fonder de nouvelles paroisses, etc. Il a souvent écrit, également, pour se plaindre des campagnes menées contre lui et son action. 

La situation en Tunisie, devenue protectorat de la France en 1881, était différente, mais, là encore, le Cardinal eut souvent à faire aux autorités de tutelle, même si les relations ont été généralement moins tendues qu’en Algérie.

Dans la centaine de volumes du Fonds Lavigerie, il y a aussi tout une abondante correspondance avec le Saint Siège, c’est-à-dire avec Rome : le pape, les dicastères comme celui de la Propagation de la Foi appelé aujourd’hui : l’évangélisation des peuples… Le Cardinal était très connu et apprécié à Rome. Il était l’ami du Pape Léon XIII qui lui confiera quelques démarches difficiles. 

Un domaine qui ne manquera pas de nous étonner, c’est celui des recherches historiques menées par le fondateur lui-même. Alors qu’il était très occupé, et le plus souvent surchargé, par ses nombreuses responsabilités et ses fréquents voyages vers la France ou l’Italie, le Cardinal trouvait encore du temps et de l’énergie pour publier des travaux de recherches historiques, concernant presque toujours l’Afrique chrétienne ancienne ou le passé de Jérusalem.

Ces quelques indications suffisent à montrer la grande variété des correspondances et des documents écrits que l’on peut trouver dans ce fonds Lavigerie, avant même de parler des documents plus directement orientés vers la mission et les missionnaires, ce que nous allons précisément faire maintenant et qui nous intéresse davantage.
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4. LES ÉCRITS DU CARDINAL DESTINÉS AUX MISSIONNAIRES

Ceux qui ont travaillé sur le Cardinal comme fondateur d’instituts missionnaires sont parfois étonnés de ne pas trouver au cœur de ses écrits, quelque traité développé sur la spiritualité missionnaire ou sur la spiritualité en général. 

De fait, le Cardinal n’a rien écrit de tel, et pourtant on pourrait dire que l’ensemble de ses écrits sur la Mission ou adressés aux missionnaires révèle une âme totalement donnée à la Mission et un maître spirituel profondément porté par le désir de partager cette foi forte qui l’animait. Si on ne trouve pas chez lui de longs textes uniquement consacrés à ce message spirituel on découvre, par contre, de longs passages de réflexions et de conseils spirituels, situés au cœur de documents qui, par ailleurs, abordent également des aspects pratiques de la vie des instituts et des projets les concernant. 

C’était le charisme du fondateur, d’évoquer tout ensemble les grandes exigences et les joies spirituelles de la vocation missionnaire, et l’engagement concret dans tel ou tel projet, avec toutes les consignes pratiques qu’il pensait nécessaire de détailler.

Parmi les écrits du Cardinal concernant la mission, ce sont les instructions qui arrivent en tête. À l’occasion de certaines nouvelles fondations, le Cardinal estimait nécessaire de donner aux missionnaires en partance, des instructions détaillées, rappelant les points majeurs pour leur apostolat et les consignes pratiques qu’il voulait préciser. Dans cette catégorie, il faut mentionner, en premier, les trois grands textes d’instructions rédigées pour les premières caravanes en partance vers l’Afrique Équatoriale, écrites successivement en 1878, 1879 et 1880. Chaque rédaction vient compléter la précédente, mais pour le Cardinal les trois documents sont inséparables et porteurs tous les trois d’une véritable spiritualité apostolique et communautaire, et riches en consignes pastorales. 

Il y développe sa pensée sur la prière missionnaire, sur l’exigence de renoncement à soi-même, sur la communauté de trois confrères, mais aussi sur l’organisation des tournées apostoliques, sur le catéchuménat, l’obligation stricte d’apprendre la langue, etc. Des instructions équivalentes ont été ainsi rédigées par lui pour les missionnaires à l’occasion de la fondation de Jérusalem, pour l’ouverture du collège interreligieux de Tunis, pour l’ouverture d’une communauté de formation dans l’île de Malte ou encore pour les Sœurs Missionnaires, en 1877, à l’occasion de la fondation de leur communauté, en Kabylie.

Une autre source importante pour connaître la pensée du fondateur sur la Mission est celle de sa correspondance avec les missionnaires. Les deux premières lettres, historiques d’une certaine manière, qu’il faut ici mentionner datent de 1874, la première lorsque le fondateur communique aux missionnaires la première approbation de la Société par le Saint-Siège, la seconde pour publier, quelques semaines plus tard, les décisions du premier chapitre général de la Société. 
Il y a des centaines d’autres lettres de lui, écrites le plus souvent aux confrères responsables de communautés ou à ceux qui étaient chargés d’un service particulier. 

Jusqu’à une date récente, il y avait une coutume qui consistait, pour chaque confrère, à adresser, une fois par an, une lettre au Supérieur général, c’était la lettre de règle. Ce n’était pas conseillé, c’était obligatoire, et tous les confrères s’y pliaient. Ça représentait donc un volume très important de correspondance. On ne fait plus cela aujourd’hui.

Au début de la Société ce sont les pères responsables des communautés en Kabylie et au Sahara qui reçurent le plus souvent les lettres du Cardinal. Il y commentait les nouvelles reçues, rappelait les exigences de l’apostolat telles que la présence auprès des gens, l’étude de la langue, la prière communautaire, l’école à faire pour les enfants, l’interdiction de conférer le baptême sans son expresse permission, etc. 

À partir de 1878, le courrier du Cardinal s’orienta aussi vers les confrères d’Afrique Équatoriale pour les encourager, donner ses avis sur tel projet de nouvelle fondation, commenter l’organisation du catéchuménat, rappeler, non sans sévérité parfois, l’exigence d’être toujours trois ensemble, demander qu’on soit plus fidèle à tenir un journal quotidien des événements, ou encore rappeler le devoir d’étudier les coutumes et le mode de vie des gens et écrire ce qu’on observe. Le petit volume d’anthologie de textes publié dans la Série Historique, n° 16, donne déjà un aperçu de ces grandes catégories de documents.

Il faut aussi évoquer la correspondance avec les responsables de la Société. Le Cardinal était le fondateur et même s’il y avait un Conseil général des Missionnaires d’Afrique, il avait encore son mot à dire dans la gestion de la Société. Aussi, parmi les confrères à qui le fondateur a souvent écrit il y a ceux à qui il avait confié des responsabilités plus particulières, et le premier groupe est évidemment constitué par les conseils généraux successifs. 
Dès le premier chapitre général, en 1874, il fut établi qu’après chaque réunion de travail, si le Fondateur n’était pas lui-même présent à la réunion, le conseil général lui en envoyait le compte-rendu, et les décisions prises n’était validées qu’après son approbation. Cela s’est réalisé davantage à partir des années 1880 car le Cardinal séjournait souvent, alors, à Tunis. On dispose ainsi de nombreuses lettres adressées au supérieur général, notamment le père Deguerry, ou aux assistants, où le fondateur commente les projets, décisions et  réflexions du conseil, n’hésitant pas parfois, d’ailleurs, à prendre le contre-pied des choix faits par l’équipe générale.

Quelques autres textes, enfin, ont un caractère particulier et méritent qu’on les évoque ici, textes plus directement spirituels, ou encore lettres liées à des événements dramatiques. Je veux parler ici des quelques lettres du Fondateur adressées aux familles de tels ou tels confrères morts en mission. 

En mai 1876, après que l’assassinat de trois confrères au Sahara ait été confirmé, Mgr Lavigerie écrit une longue lettre aux familles de ces confrères, lettre chargée d’émotion, d’affection pour les pères ainsi disparus, d’empathie profonde pour les parents, et de réflexions spirituelles d’une grande profondeur sur la vocation missionnaire et les sacrifices qu’elle peut entraîner. Il renouvellera cette douloureuse démarche quelques années plus tard, en 1881, lorsqu’une deuxième caravane, qui se rendait à Tombouctou, connaîtra le même sort. 

Dans de tels textes, et d’autres équivalents, on découvre l’homme de cœur, bouleversé, touché dans son affection profonde pour les missionnaires, et en même temps soutenu par une foi profonde, par la conviction que le sacrifice de ces missionnaires portera des fruits pour l’annonce de l’évangile.

On trouve aussi dans les papiers du Fondateur plusieurs plans détaillés de causeries pour la retraite annuelle des missionnaires à Alger. 
Il y assurait chaque année, s’il le pouvait, l’une ou l’autre conférence où il abordait des thèmes tels que les conseils évangéliques, les relations fraternelles entre missionnaires, etc. Ce sont des textes précieux car ils livrent plus directement, sans doute, ce qui constituait le cœur même de sa propre spiritualité. Le livret de la Série Bleue n° 16 publie les notes du Fondateur pour la retraite de 1876.

Les écrits du Cardinal peuvent donc se résumer de la sorte :

  • Il y a les écrits qui concernent son ministère d’évêque et de Cardinal… correspondances, rapports, notes, etc.
  • Il y a les écrits qui sont plus directement liés aux fondations : instructions aux missionnaires, correspondance avec les missionnaires, correspondances avec les responsables de la Société, notes historiques, Intervention lors des retraites annuelles des missionnaires, lettres aux familles des missionnaires. 
  • À travers tous ces travaux, nous essaierons,  tout à l’heure, après la pause, de mieux saisir quelle était sa spiritualité et ce que nous pourrions en retenir pour nous. Bon temps de pause… 


Père Alain Fontaine, M.Afr.

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